Naissance de l’ONU

Publié le 23 juin 2003 Lecture : 2 minutes.

Le 26 juin 1945, les représentants de cinquante États réunis dans l’auditorium du théâtre Herbst, à San Francisco, signent, à l’unanimité, une Charte de 111 articles adoptée la veille. L’instant, solennel, marque la naissance de l’Organisation des Nations unies (ONU). Et donne enfin corps, après la tentative avortée de la Société des nations (SDN), à l’idée de « système étendu et permanent de sécurité générale » chère au Premier ministre britannique Winston Churchill et à l’ex-président des États-Unis Franklin D. Roosevelt. Vingt-six pays en guerre contre l’Allemagne (dont les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’URSS) avaient scellé une alliance à Washington, le 1er janvier 1942, dans une déclaration dite « des Nations unies ».

Le 30 octobre 1943, la Chine de Tchang Kaï-chek est admise, avec l’appui de Roosevelt, à la conférence de Moscou, qui réunit l’URSS, la Grande-Bretagne et les États-Unis, puis à celle de Washington, tenue entre les mêmes protagonistes dans l’hôtel particulier Dumbarton Oaks et où sont dégagés les buts, la structure et le fonctionnement de l’organisation mondiale. Les quatre États deviennent naturellement les « puissances invitantes » de la conférence de San Francisco. La France participe à la rencontre en qualité de simple « invitée ». Son ministre des Affaires étrangères, Georges Bidault, ne pourra se faire entendre qu’à la sixième séance. Avant de déclencher une grande offensive diplomatique à la faveur de laquelle la France devient le cinquième membre permanent du Conseil de sécurité, organe principal de l’ONU habilité à entreprendre « toute action qu’il juge nécessaire », l’usage de la force y compris, « pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales ».

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Créée pour éloigner à jamais le spectre de la guerre, l’ONU va très vite déborder du cadre de sa mission originelle pour se consacrer, par le biais de ses agences spécialisées, à l’amélioration des conditions de vie des peuples du monde : protection de l’environnement, santé et recherche médicale, droits de l’homme, lutte contre la misère, développement économique, progrès agricole et pêcheries, éducation, planification familiale, protection des réfugiés, droits des travailleurs, utilisation pacifique de l’énergie atomique… Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), première source multilatérale de subventions dans le monde, consacre annuellement plus de 2 milliards de dollars à des projets de développement. Le Fonds pour l’enfance (Unicef) dépense chaque année plus de 800 millions de dollars pour des campagnes de vaccinations et de soins de base dans 138 pays. À l’actif de l’ONU également, la résolution 1514 du 14 décembre 1960 sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qui a appuyé l’indépendance des États africains. Et les sanctions répétées contre l’Afrique du Sud qui ont contribué à la chute du régime d’apartheid.

L’organisation universelle n’a pas pu, toutefois, éradiquer les conflits. Elle a montré beaucoup de signes de faiblesse au cours de la guerre froide : en 1950, par exemple, c’est sous sa bannière que les États-Unis ont mené une guerre purement idéologique contre la Corée du Nord.
L’intervention militaire en Irak, déclenchée en mars 2003 par George W. Bush contre l’avis du Conseil de sécurité et de l’opinion mondiale, relance le débat sur l’utilité et l’efficacité d’une institution internationale qui se veut, dixit sa Charte, le « centre où s’harmonisent les efforts des nations vers des fins communes ».

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