Nigeria : « Plus riche, plus lent »
Razia Khan, responsable de la recherche Afrique chez Standard Chartered, décortique pour « Jeune Afrique » l’impact de la révision du PIB du Nigeria sur la croissance de la première économie du continent africain.
![Razia Khan est responsable de la recherche Afrique chez Standard Chartered. DR](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,height=810,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/07/21/Razia_Khan_standard_Chartered.jpg)
Razia Khan est responsable de la recherche Afrique chez Standard Chartered. DR
Le nouveau calcul du PIB nigérian, au mois d’avril, a donné lieu tout récemment à d’autres données, plus plausibles, sur la croissance du PIB de la première économie africaine. Par rapport à ce qui avait été publié auparavant, le niveau de la croissance est en baisse notable, avec une tendance moyenne d’environ 5 %, contre 7 % précédemment. Le taux de croissance du PIB pour 2012 a été révisé à la baisse à 4,21 %, contre 6,5 %. Et celui de l’année dernière a également été revu à la baisse à 5,5 %, contre 7,3 %.
Mais l’impact immédiat de cette nouvelle série de données sera minime. Dans le passé, les chiffres du PIB nigérian relevaient davantage de la conjecture. La disponibilité de meilleures données compensera donc d’éventuelles déceptions.
Le secteur manufacturier a montré une force exceptionnelle, avec une progression moyenne de 17,69 % entre 2010 et 2013. Cela s’explique en grande partie par la récente augmentation de l’activité de raffinage de pétrole et une reprise importante dans le domaine du ciment. La croissance du secteur de la construction est restée vigoureuse de 2010 à 2013.
Dynamisme des télécoms
Le dynamisme dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (les télécoms) semble avoir été beaucoup plus faible qu’estimé précédemment, soit 33 % de croissance par an. Sans doute parce que les calculs sont moins biaisés par une sous-estimation sévère de la taille du secteur.
Enfin, la croissance du secteur financier a été volatile, de 0,9 % en moyenne entre 2010 et 2013. C’est une surprise et cela ne correspond pas au type de corrélation à laquelle on peut s’attendre entre la croissance du secteur financier et celle du PIB. On peut ainsi espérer une normalisation de ce lien au cours du temps
Lire aussi:
Le Nigeria bientôt la première économie d’Afrique ?
Le Nigeria, champion d’Afrique
Razia Khan : « Avec les élections, le naira pourrait abandonner ses gains récents »
Nigeria : le nouveau PIB en chiffres
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Bénin-Niger : dans les coulisses de la médiation de la dernière chance
- Au Togo, le business des « démarcheurs », ces arnaqueurs qui monnaient la justice
- Qui entoure Mele Kyari, président de la NNPC, l’État dans l’État au Nigeria ?
- Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, sur les terres de Simone à Bonoua
- Alafé Wakili : « Aucun pays n’est à l’abri d’un coup d’État »