Côte d’Ivoire : le RHDP en rangs serrés autour de Ouattara avant son offensive pour 2020
Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) a organisé son deuxième conseil politique en deux mois. La mouvance présidentielle au grand complet affiche son unité autour d’Alassane Ouattara, à quinze mois de la présidentielle de 2020.
Il y avait du beau monde dans la grande salle des congrès du Sofitel Hôtel Ivoire de Cocody, à Abidjan, ce lundi 22 juillet. Le protocole était strict, comme lors des grands rendez-vous institutionnels de la présidence ivoirienne. Accueil d’Alassane Ouattara, le président du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), à sa descente de voiture, par les premières personnalités du pays – à savoir le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly et le vice-président Daniel Kablan Duncan, membres du RHDP – ; briefing dans une salle annexe, réinstallation des personnalités dans la salle de réunion en vue d’un nouvel accueil, ponctué d’applaudissements nourris…
J’ai présidé, ce lundi 22 juillet 2019, une réunion du Conseil Politique élargie au Directoire et à la Direction exécutive du RHDP, au cours de laquelle j’ai salué le dynamisme et les efforts de tous les membres de cette Assemblée pour le travail abattu en faveur de notre parti. pic.twitter.com/fdxtBPj4cT
— Alassane Ouattara (@AOuattara_PRCI) July 22, 2019
En deux mois, c’est la deuxième fois que se réunit le conseil politique du RHDP, présidé par Alassane Ouattara, qui n’a toujours pas révélé ses intentions pour 2020. Une rencontre cette fois élargie au directoire et à la direction exécutive. Début mai, plusieurs controverses avaient éclaté suite à la première réunion, notamment avec la présence éclair dans une salle annexe de Jeannot Ahoussou-Kouadio, président du Sénat et alors vice-président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI d’Henri Konan Bédié). Depuis lors, celui-ci a officiellement adhéré au RHDP et a été nommé au conseil politique, mais a été écarté des organes de direction, où règne Amadou Gon Coulibaly, potentiel candidat qui devrait bénéficier de l’adoubement de Ouattara.
Mobiliser les bases
« À compter du mois de septembre, je procéderai à la nomination des membres du comité des sages, des vice-présidents du parti et du comité chargé du programme de gouvernement du RHDP », a promis Alassane Ouattara. En attendant, le chef d’État a donné la mission aux membres du conseil politique, ainsi qu’à ceux qui ont été nommés par ses soins dans les organes de direction, d’utiliser les vacances d’août pour mobiliser les bases.
En effet, si l’opposition peine à former une plateforme intégrant les supporters des trois principaux leaders – Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo et Guillaume Soro -, celle-ci prépare le terrain à des mobilisations populaires. Plusieurs meetings ont été organisés par des opposants ces dernières semaines à Abidjan, la capitale économique, pour tester la capacité de réaction de leurs fidèles. Avec, en ligne de mire, la Commission électorale indépendante (CEI), dont la recomposition envisagée par le gouvernement est contestée par l’opposition et des membres de la société civile, et ce malgré l’adoption du projet de loi en commission à l’Assemblée nationale.
« J’ai foi en notre capacité à remporter la prochaine présidentielle », a déclaré Ouattara, qui a répété que « le RHDP est le premier parti politique de Côte d’Ivoire », insistant sur « l’importance de l’esprit d’équipe, des valeurs de paix et de dialogue ».
À quinze mois de la présidentielle, « le RHDP veut montrer qu’il part à la compétition en rangs serrés, contrairement aux autres partis tels que le PDCI et le Front populaire ivoirien [FPI de Laurent Gbagbo, ndlr] qui n’ont pas encore réussi à colmater toutes leurs brèches internes », commente l’analyste politique ivoirien Innocent Gnelbin.
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