Kofi Annan pour une force tampon
Dans une interview au Ha’aretz, le secrétaire général de l’ONU appelle la communautéinternationale à s’interposer.
Publié le 23 juin 2003 Lecture : 1 minute.
PRÉSENCE D’UNE ÉQUIPE D’OBSERVATEURS dirigée par l’Américain John Wolf et chargés de remettre en marche la « feuille de route » entre Israéliens et Palestiniens « est un bon début et peut suffire si les deux parties mettent fin au cycle violence », a déclaré le secrétaire général de l’ONU Kofi Annan au quotidien israélien Ha’aretz. « Mais, a-t-il
ajouté, pendant une période intérimaire, je souhaiterais qu’une force armée de maintien de la paix puisse jouer un rôle tampon entre uns et les autres. »
« La communauté internationale doit apporter son soutien au Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas et collaborer avec lui», dit Kofi Annan. Mais, estime-t-il, le gouvernement
israélien lui faciliterait la tâche en desserrant un peu l’étau qu’il maintient sur les
Territoires : « Abbas pourrait ainsi montrer qu’il y a de l’espoir et que des progrès sont en cours. »
Selon Kofi Annan, « les attentats suicide sont injustifiables et ne peuvent être défendus ». Les opérations de représailles d’Israël, cependant, relancent le cycle de violence. Le secrétaire général de l’ONU se déclare d’accord avec le principe posé jadis par Itzhak Rabin, mais rejeté par Ariel Sharon, à savoir qu’« il faut combattre le terrorisme comme s’il n’y avait pas de négociation, et négocier comme s’il n’y avait pas de terrorisme ». À ses yeux, c’est une « erreur » d’attendre l’arrêt absolu de la
violence pour engager des conversations. Il est cependant « encouragé » par les récentes déclarations de Sharon et « prêt à lui accorder le bénéfice du doute ».
Kofi Annan pense que le calme ne reviendra pas au Moyen-Orient tant que durera le conflit israélo-palestinien. « C’est, dit-il, une crise qui enflamme les masses des autres pays. Elle est exploitée par les extrémistes, il est donc absolument essentiel de régler ce conflit. »
