Congo : l’avocat des familles des 13 jeunes morts dans un commissariat dénonce les lenteurs de la justice

La Cour d’appel de Brazzaville tarde à examiner le recours contre le jugement de la chambre correctionnelle condamnant six policiers dans l’affaire de treize jeunes trouvés morts dans un commissariat il y a un an, a dénoncé mardi l’avocat des familles des victimes.

Dans le quartier de Mpila, à Brazzaville, en 2016. (photo d’illustration) © Baudouin Mouanda pour JA

Dans le quartier de Mpila, à Brazzaville, en 2016. (photo d’illustration) © Baudouin Mouanda pour JA

Publié le 24 juillet 2019 Lecture : 1 minute.

« La loi dit que trois mois après l’appel il faut que la Cour statue à nouveau. Déjà quatre mois que nous avons interjeté appel, mais rien n’est encore fait », a déploré mardi 23 juillet Me Steve Bagne, de la partie civile.

« Depuis mars le dossier est toujours au niveau de la cour d’Appel, où nous avons fait toutes les diligences possibles. La procédure n’a jamais avancé. On ne sait pas où il se trouve actuellement », a-t-il déclaré, en ajoutant qu’ « il n’y a pas une quelconque volonté de l’État congolais d’accompagner les parents des victimes sur ce point. Il y a comme un déni de justice ».

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Dans la nuit du 22 au 23 juillet 2018, 13 jeunes avaient trouvé la mort dans le commissariat de Chacona, dans le quartier de Mpila de Brazzaville. Ils y avaient été placés en garde à vue après leur interpellation lors d’une opération de la police dans ce quartier de Brazzaville pour « traquer des délinquants », avait à l’époque reconnu le gouvernement, tandis qu’une ONG avait évoqué des « corps baignant dans le sang ».

Poursuivis pour « homicide involontaire »

En mars dernier la justice congolaise a jugé coupables et condamné à des peines de prison six policiers poursuivis pour « homicide involontaire » et « non assistance à personne en danger ».

Concernant les indemnités des ayants-droits, la Cour avait estimé ne pouvoir se prononcer jugeant que « la faute est non détachable de l’administration », tandis que les parents et leurs avocats s’attendaient à une indemnisation conséquente. « Ce verdict complaisant illustre une fois de plus la banalisation de la torture et du mépris de la vie humaine et confirme les difficultés des victimes de torture à obtenir justice », analysait alors l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH).

Après le drame, le gouvernement congolais avait accordé deux millions de francs CFA (3.049 euros) par famille pour l’enterrement des victimes.

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