Élections locales au Sénégal : les nouvelles règles risquent-elles de fragiliser le pluralisme politique ?
La classe politique sénégalaise peine à parvenir à un consensus sur les modalités d’organisation des élections locales. Le scrutin, qui devait se tenir en décembre 2019, a été reporté sine die. L’instauration d’une caution conséquente et du système des parrainages, avec le but affiché de limiter l’inflation de candidatures, fait craindre à l’opposition une fragilisation du pluralisme démocratique sénégalais.
![Début des opérations de dépouillement dans l’un des bureau de l’école Biscuiterie, à Dakar. © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2019/02/24/whatsapp-image-2019-02-24-at-191648.jpeg)
Début des opérations de dépouillement dans l’un des bureau de l’école Biscuiterie, à Dakar. © Sylvain Cherkaoui pour Jeune Afrique
Les futures élections locales sénégalaises – dont on ne sait toujours pas à quelle date elle se tiendront effectivement – vont-elles donner lieu à la même pagaille procédurale qui avait marqué la présidentielle de février dernier ? C’est ce qui semble se profiler, tant les modalités mises en place pour ce scrutin font polémique.
Dans un décret daté du 3 juillet, le ministère de l’Intérieur a annoncé deux mesures visant à réduire le nombre de candidatures. Une caution de 10 millions de francs CFA (environ 15 000 euros) par liste déposée est désormais imposée (20 millions en cas de liste aux municipales et aux départementales). Les candidats aux élections municipales et départementales – les deux scrutins sont couplés – ont en outre l’obligation de rassembler les parrainages de 1% à ,5% du corps électoral de la localité visée.
Un report faute de consensus
Des mesures déjà appliquées lors de la présidentielle de février 2019, et qui avaient abouti à une purge sans précédent dans les candidatures, menant à une élection à cinq candidats – contre 27 qui avaient déposé leur dossier de candidature -, où seuls quatre opposants avaient pu affronter Macky Sall dans les urnes.
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