Basile Boli. Ancien international français de football.
En cet après-midi ensoleillé, il sirote une bière fraîche au Café de Rome. À Dakar, Basile Boli, 36 ans, 45 sélections en équipe de France et 450 matchs en division 1, se sent chez lui. Geneviève, son épouse, est d’ailleurs de nationalité sénégalaise et ses trois enfants (13, 8 et 3 ans) vivent depuis un an dans la luxueuse résidence qu’il possède aux Almadies. L’année scolaire terminée, toute la famille regagnera définitivement la France, où l’ancien international possède une maison, à Neuilly, presque en face de chez Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Intérieur…
Ivoirien de naissance, il a commencé sa carrière professionnelle en 1979, à Auxerre : « J’étais venu en France pour poursuivre mes études. Par hasard, j’ai rejoint le club bourguignon, qui envisageait de recruter Roger, mon frère. À l’époque, je n’avais aucune disposition particulière pour le foot : j’étais maigre comme un clou ! Lors du premier entraînement, j’en suis venu aux mains avec un « pro » et Guy Roux, le coach, s’est dit que je devais avoir un sacré caractère. Au bout du compte, je suis resté à Auxerre jusqu’en 1989. Et j’ai fini par être sélectionné en équipe de France ! »
Après Auxerre, sa carrière le conduira successivement à l’Olympique de Marseille, avec lequel il remporte la prestigieuse Coupe d’Europe des clubs champions, puis aux Glasgow Rangers, à l’AS Monaco et, pour finir, dans le club japonais des Urawa Reds, propriété du groupe Mitsubishi. « Mes qualités essentielles ? Vitesse, engagement et, peut-être, un bon jeu de tête. » Basile est trop modeste : c’est de la tête, on s’en souvient, qu’il marquera le but victorieux face au Milan AC, à Munich, un soir du mois de mai 1993…
Prévoyant, le joueur a parallèlement mené à bien des études de marketing. Ses crampons définitivement raccrochés, il rentre en Côte d’Ivoire, où il crée Basile Boli Promotion (BBP), une structure chargée de trouver des sponsors aux équipes de foot locales, notamment l’Asec d’Abidjan. En 1996, il accepte la présidence d’une association caritative, Les Namans (les « enfants de la rue », dans l’argot d’Abidjan) et fait appel à la générosité de ses anciens coéquipiers, comme Laurent Blanc ou Fabien Barthez. Deux ans plus tard, il devient administrateur de Canal Horizons Côte d’Ivoire.
Et puis, il y a trois ans, Boli se laisse tenter par une expérience « gouvernementale » : il est nommé conseiller spécial du ministre des Sports Mathias Doué, aujourd’hui chef d’état-major général des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci). C’est lui qui intervient auprès du général Robert Gueï, alors chef de la junte militaire qui venait de renverser le président Henri Konan Bédié, pour faire libérer les joueurs de l’équipe nationale, maintenus en isolement après leur contre-performance lors de la CAN 2000.
BBP, rebaptisée Événement, est aujourd’hui établie à Paris. Neuf personnes y travaillent en permanence. La structure rachète les droits de retransmission de certains matchs internationaux qu’elle revend ensuite à des chaînes de télévision, dans le monde entier. Elle produit pour Canal+ deux émissions : Afro Cultures, diffusée dans les Caraïbes, et Talents d’Afrique, qui, tous les mardis, recense les exploits des footballeurs africains dans les championnats européens. Boli est aussi sous contrat avec la Française des jeux pour présenter le Loto sportif. En septembre prochain, il devrait produire un nouveau magazine sur France 2. Et puis, il est toujours sous contrat avec Nike (jusqu’en 2006)…
Boli a investi dans l’immobilier au Sénégal, en Côte d’Ivoire et en France et placé ses deux frères Laurent (qui vit à Abidjan) et Claude (établi en France) à la tête de ses affaires. Il a publié deux ouvrages, Black Boli (1994) et Les Lions du Sénégal, coécrit avec le journaliste sénégalais Pape Touré (2002), mais ne se voit pas devenir entraîneur : « Je n’en ai ni l’envie ni le tempérament », jure-t-il.
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