Un pays, plus ou moins de voix

Publié le 23 mai 2005 Lecture : 1 minute.

L’égalité des pouvoirs de vote entre les pays membres de la BAD est bien envisagée dans les statuts (article 60). Mais elle n’a jamais été soumise au Conseil des gouverneurs ni à un sommet de chefs d’État… Peut-être pour éviter tout conflit avec les pays non africains. Plus probablement parce que les pays à fort pouvoir de vote (Nigeria, Égypte, Afrique du Sud, Algérie, d’une part, États-Unis, Japon, Allemagne, Canada et France, d’autre part) ne souhaitent pas suivre une voie recommandée… par la Libye du colonel Kadhafi.
Le fait est que le vote pondéré par la participation financière au capital de la Banque est à l’origine des deux blocages électoraux qu’a connus la BAD, en 1995 et lors de ce scrutin. Les deux affaires se sont déroulées à Abuja et ont impliqué les deux premiers actionnaires, le Nigeria et les États-Unis, le premier soutenant son propre candidat (Yesufu Seyyid Abdulaï en 1995 et Olabisi Ogunjobi en 2005), le second appuyant le candidat d’un pays allié (Timothy Thahane du Lesotho en 1995 et Donald Kaberuka du Rwanda en 2005). En 1995, il y avait trois candidats au finish. Ce qui leur avait permis de se départager à la faveur du désistement du Nigérian, au bénéfice d’Omar Kabbaj. En 2005, il n’y avait plus de troisième candidat (à cause de l’élimination automatique à chaque tour) pour arbitrer entre le Rwandais et le Nigérian.
Résultat : le candidat qui a recueilli le plus grand nombre de soutiens (39 pays sur 77) et de votes (58,22 %) ne peut être élu : Donald Kaberuka a attiré 40,54 % des voix africaines (contre 59,46 % pour Olabisi Ogunjobi) et 84,81 % des voix non africaines (contre 15,19 % pour son rival). D’ici à juillet, l’un ou l’autre aura besoin de débaucher 9 % à 10 % des voix du camp adverse.

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