Cameroun : une nouvelle mutinerie a éclaté, cette fois dans la prison de Buea

Quarante-cinq personnes ont été blessées mardi au cours d’une nouvelle mutinerie dans un centre de détention camerounais. Cette fois, les faits se sont déroulés à la prison principale de Buea, chef-lieu du Sud-Ouest, l’une des deux régions anglophones où armée et séparatistes s’affrontent depuis près de trois ans.

Vue de Buea au Cameroun. © Wikimedia Commons

Vue de Buea au Cameroun. © Wikimedia Commons

Publié le 25 juillet 2019 Lecture : 2 minutes.

« Le bilan général de (la) mutinerie fait état de deux éléments de forces de sécurité blessés (et) 43 détenus blessés », a indiqué jeudi dans un communiqué René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. « Une vingtaine ont été immédiatement pris en charge par l’infirmerie » de la prison et un autre a été transféré dans un hôpital de la ville, a dit le ministre sans préciser dans quelles conditions ces personnes avaient été blessées. Selon lui, aucun décès n’a été enregistré.

« Vingt insurgés identifiés comme meneurs ont été placés à la disposition des services de police judiciaire de la région du Sud-Ouest pour exploitation (enquête) ». Selon lui, les meneurs de cette révolte sont essentiellement des personnes arrêtées puis placées en détention provisoire dans le cadre de la crise anglophone.

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Mardi, ils avaient barricadé l’entrée principale de la prison, saccagé certaines installations et incendié la bibliothèque, un bureau et un magasin de vivres. Les auteurs de cette fronde revendiquaient l’amélioration de leurs conditions de détention et leur jugement, selon des sources concordantes.

Mutinerie à la prison de Yaoundé

Dans la nuit de lundi à mardi, une autre mutinerie avait été déjà secoué la prison centrale de Yaoundé avec des coups de feu, le saccage et l’incendie de certains services. Plusieurs détenus, dont au moins deux personnalités, avaient été blessés.

Le gouvernement a annoncé mardi l’interpellation de 177 détenus de la prison de Yaoundé, dont Mamadou Mota, premier vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), l’un des principaux parti d’opposition.

Selon les avocats des militants du MRC écroués depuis fin janvier à Yaoundé, plusieurs de leurs clients « ont été brutalement enlevés pour une destination inconnue » à la suite de la mutinerie.

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Connue sous le nom de Kondengui, la prison centrale de Yaoundé est surpeuplée. Prévue pour 1 500 personnes, elle en accueille environ 5 000, selon des estimations.

De nombreux militants de la cause anglophone arrêtés parfois dès l’éclatement de la crise en 2016 y sont incarcérés. Certains ont été condamnés à de lourdes peines de prison, d’autres attendent d’être jugés.

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Les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont confrontées à une violente crise socio-politique depuis près de trois ans qui a dégénéré en conflit armé, soldats et séparatistes s’affrontant régulièrement.

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