[Tribune] Tunisie : Ghannouchi, les dinosaures et les jeunes loups
Formatés par une tradition séculaire de transmission dynastique, les pays arabes, devenus indépendants, peinent à se conformer au modèle démocratique et à l’alternance. La Tunisie, malgré sa révolution, de même que le parti islamiste Ennahdha de Rached Ghannouchi, n’échappent pas à cette règle, ou plutôt à cette fatalité. Comme si la seule voix qui prévalait était toujours celle du chef.
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Frida Dahmani
Frida Dahmani est correspondante en Tunisie de Jeune Afrique.
Publié le 29 juillet 2019 Lecture : 3 minutes.
L’opinion avait violemment fustigé le président de la République quand, à sa prise de fonctions, en 2014, son fils Hafedh Caïd Essebsi avait entrepris d’imposer sa mainmise sur Nidaa Tounes, le parti qu’il a fondé. Un quinquennat et de nombreux discours sur la démocratie plus tard, Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, écarte tambour battant des candidats aux législatives pourtant désignés par des primaires et plus de cinq mille grands électeurs.
À quelques jours du dépôt des candidatures, la manœuvre, aussi inattendue que violente, dévoile les fissures d’une formation qui se démarquait des autres partis par son homogénéité et sa discipline. Le patron d’Ennahdha fait pourtant fi des critiques ainsi que de la décision du conseil de la Choura, qui fait office de parlement au sein du parti.
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