Les banques marocaines Attijariwafa Bank, BMCE et BCP moins performantes en Afrique

L’activité en dehors des frontières du royaume connaît une décélération générale d’après un récent rapport de la Banque centrale marocaine. En cause : la conjecture dans certains pays et la réglementation internationale qui modifie l’évaluation des résultats.

Siège administratif Banque Populaire de Casablanca au Maroc. © Guillaume Mollé pour JA

Siège administratif Banque Populaire de Casablanca au Maroc. © Guillaume Mollé pour JA

Publié le 26 juillet 2019 Lecture : 2 minutes.

C’est une « petite » année pour les banques marocaines en Afrique. Les trois groupes bien implantés sur le continent, Attijariwafa Bank suivie de la BMCE Bank Of Africa et de la Banque Centrale Populaire (BCP) ont cumulé à la fin 2018, plus de 284 milliards de dirhams (26,4 millions d’euros) d’actifs soit une progression de 1,8% seulement par rapport à l’année précédente.

Après la période boulimique, de 2012 à 2015, l’appétit des groupes marocains s’est atténué. En 2018, la BCP a été la seule à s’implanter dans de nouveaux territoires en s’offrant la Banque des Mascareignes, située sur l’Ile Maurice, détenant elle-même une filiale bancaire à Madagascar.

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Les banques marocaines se sont tissé un réseau important sur le continent africain depuis quelques années. Fin 2018, elles étaient présentes dans 27 pays : dix pays en Afrique de l’Ouest (dont huit dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine), six pays en Afrique centrale comme en Afrique de l’Est, trois pays au Maghreb et deux pays en Afrique Australe.

Une conjoncture économique difficile surtout en Afrique centrale

Toutes ces implantations en dehors des frontières marocaines représentent en moyenne 24% des résultats des groupes. Mais la distribution des crédits à l’international a connu une nette décélération. Les trois banques marocaines ont distribué 155,3 milliards de dirhams, en progression timide de 1,1% contre 13,3% une année plus tôt.

Les performances modestes de cet exercice s’expliquent par l’entrée en vigueur de la norme comptable IFRS 9 – qui impose de prendre en considération les fonds propres des établissements – et par les difficultés rencontrées par les banques marocaines dans certains pays. « Cette évolution est aussi à mettre en relation avec une conjoncture économique difficile notamment dans les pays de l’Afrique centrale », expliquent les analystes de la banque centrale.

L’année 2019 sera encore pauvre en termes de nouvelles acquisitions, sauf pour la BCP qui est en train de finaliser le rachat des filiales africaines du groupe France BPCE (Banque populaire – Caisse d’épargne). Les trois groupes marocains se sont concentrés sur le renforcement des fonds propres pour mieux affronter les risques, et notamment dans plusieurs pays africains. Les observateurs estiment que les prochaines années seront des années de consolidation des acquis, avant d’aller chercher de nouveaux relais de croissance.

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Ralentissement des dépôts effectués à l’étranger

D’un point de vue global aussi, les dépôts collectés par les filiales implantées à l’étranger ont connu un ralentissement. À fin 2018, les banques marocaines ont collecté 191 milliards de dirhams, marquant une hausse de 5,6%, après celle de 13,1% en 2017. Ce chiffre représente, néanmoins, 24% du total des dépôts des trois groupes bancaires. Les créances en souffrance portées par les filiales à l’étranger, ont totalisé un encours de 15,7 milliards de dirhams. Le taux de couverture de ces créances par les provisions s’est également maintenu à 70%, comme le souhaite la Banque centrale.

Dans l’ensemble, les banques marocaines ne connaissent pas leurs meilleures heures, même si elles continuent tout de même à générer de gros bénéfices sur le continent. Au titre de l’exercice 2018, les établissements bancaires marocains, dans leur globalité, ont réalisé un résultat net bénéficiaire global de 11,1 milliards de dirhams, affichant une hausse de 2,9% seulement. Une année auparavant, la croissance dépassait les 17%.

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