Centrafrique : le marché des documents d’identité au cœur d’un conflit entre gouvernement, policiers et société civile

Certains syndicats de police et représentants de la société civile centrafricains dénoncent, depuis plusieurs semaines, l’attribution du marché de la fabrication des pièces d’identité et des actes de naissance à la société libanaise Al Madina. Conditions de la passation, perte de souveraineté, augmentation des tarifs… Le ministre de la Sécurité publique répond.

Henri Wanzet-Linguissara, ministre centrafricain de la Sécurité publique. © YouTube/
BANGUIWOOD TV

Henri Wanzet-Linguissara, ministre centrafricain de la Sécurité publique. © YouTube/ BANGUIWOOD TV

Publié le 29 juillet 2019 Lecture : 4 minutes.

Les policiers centrafricains ont manifesté mi-juillet devant le siège de la Primature – qui abrite aussi le ministère de la Sécurité publique – pour dénoncer l’attribution du marché de la fabrication des pièces d’identité nationale et certificats d’acte de naissance à l’entreprise libanaise Al Madina. Depuis 2013 et l’arrêt de la confection de ces documents, ils étaient les seuls habilités à délivrer un récépissé – signé par un commissaire – pouvant remplacer l’original dans les démarches administratives. D’une validité de trois mois, ce titre provisoire est monnayé 3 000 francs CFA.

Or, les montants acquittés dans les commissariats de police ne sont pas reversés à l’État, selon Henri Wanzet-Linguissara, le ministre de la Sécurité publique. « Ce sont les policiers qui encaissent les frais de cette pièce d’identité provisoire. Forcément, ils veulent que cette situation perdure, puisqu’ils en profitent bien », déclare-t-il à Jeune Afrique.

« Certaines personnes veulent récupérer cette affaire à des fins politiques, ajoute-t-il. L’État sait à qui, pourquoi et comment il décide de confier une mission à quelqu’un. Pour certains de ces policiers, le système de bancarisation des frais des démarches sera la fin de leur gagne-pain illicite. Et ils ne peuvent que ne pas être contents. »

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