Recrute mercenaires pour l’Irak
Publié le 23 mai 2005 Lecture : 1 minute.
Des milliers d’Ougandais devraient bientôt rejoindre l’Irak pour être employés comme agents de sécurité dans des établissements publics et privés. Ce vaste programme de recrutement, lancé par Askar Security Services (ASS), une agence ougandaise spécialisée dans la sécurité, vise à mobiliser 10 000 recrues dans les trois prochaines années. Plusieurs centaines de diplômés, de chômeurs et de vétérans de l’armée s’entraîneraient actuellement dans un parc, à Kampala, la capitale, avant de rejoindre leurs lieux de travail en Irak, ou ailleurs, là où les États-Unis possèdent des installations stratégiques. L’Ouganda est l’un des rares pays africains à avoir soutenu l’invasion de l’Irak par les troupes américaines.
L’information, révélée le 9 mai par le journal ougandais The Monitor, a été officiellement confirmée par le ministre de l’Intérieur Ruhakana Rugunda, qui a cependant précisé qu’« aucun Ougandais ne sera affecté à la surveillance des points de contrôle et que l’opération relève d’une initiative privée ». ASS s’est vu attribuer le marché par le biais d’une firme américaine, World Wide Special Operations (WWSO), qui travaille notamment avec le gouvernement américain, la Banque mondiale, Coca-Cola ou Microsoft.
Embarrassée, l’ambassade des États-Unis à Kampala a démenti l’information. Dans une lettre publiée par The Monitor, Mark Schlachter, porte-parole de la chancellerie américaine, affirme, avec beaucoup d’aplomb : « Que l’on me comprenne bien : à ma connaissance, cette histoire est absolument sans fondement. » Pour The Monitor, le projet en question a bien obtenu la bénédiction du département d’État, de l’ambassade américaine à Kampala et des ministères ougandais de la Défense, de l’Intérieur et des Affaires étrangères. Mais s’apparente, comme le déplore le député Aggrey Awori, à un nouveau mercenariat.
