Guinée : décès de Kèlèfa Sall, ancien président de la Cour constitutionnelle

L’ancien président de la Cour constitutionnelle guinéenne, Kèlèfa Sall, a rendu l’âme ce samedi à Conakry. Ses pairs saluent la mémoire d’un homme courageux, qui a œuvré pour l’indépendance des magistrats.

Kèlèfa Sall, ex-président de la Cour constitutionnelle de Guinée. © CELLOU BINANI/AFP

Kèlèfa Sall, ex-président de la Cour constitutionnelle de Guinée. © CELLOU BINANI/AFP

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Publié le 29 juillet 2019 Lecture : 2 minutes.

C’est à l’hôpital de l’Amitié sino-guinéenne de Kipé, dans la banlieue banlieue de Conakry, que Kèlèfa Sall a rendu l’âme le 27 juillet, à l’âge de 61 ans. Souffrant de problèmes cardiaques, il avait subi ces dernières années plusieurs hospitalisations en France et, plus récemment, aux États-Unis, où résident ses enfants.

Un magistrat intègre et courageux

Membre du Conseil national de transition de 2010 à 2013, Kèlèfa Sall avait supervisé l’adoption de lois organiques tendant à améliorer l’indépendance de l’institution judiciaire. Un mérite que lui reconnaissent ses pairs, qui se sont pressés ce week-end à la maison mortuaire du quartier Taouyah Jean Paul II.

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« C’est une énorme perte. Kèlèfa Sall a été au devant de la lutte pour l’amélioration des conditions de vie des magistrats. C’est grâce à lui que l’Association des magistrats de Guinée a été reconnue par l’Union internationale des magistrats. C’est grâce à lui aussi que le statut particulier des magistrats a été signé », a rappelé Alhassane Naby Camara, le directeur national adjoint du Centre de formation judiciaire. « C’était un magistrat intègre et courageux, qui a aimé la justice et s’est fait remarquer en bien », a pour sa part ajouté Doura Chérif, l’ancien président de la Cour d’appel de Conakry.

Destitution contestée

La fin de carrière de Kèlèfa Sall avait été marquée par une crise au sein de l’institution qu’il dirigeait. Le 12 septembre 2018, il avait été destitué de son poste de président de la Cour constitutionnelle par huit des neuf conseillers qui composent la Cour. Ceux-ci lui reprochaient un chapelet de griefs, l’accusant notamment d’« autoritarisme » et de « gestion opaque ».

Une destitution que Kèlèfa Sall estimait être le fruit de ses prises de positions contre toute modification constitutionnelle. À l’occasion de l’investiture d’Alpha Condé pour son second mandat, le 14 décembre 2015, il avait lancé : « Évitez toujours les dérapages vers les chemins interdits en démocratie et en bonne gouvernance. Gardez-vous de succomber à la mélodie des sirènes révisionnistes, car si le peuple de Guinée vous a donné et renouvelé sa confiance, il demeure cependant légitimement vigilant. »

Si la présidence a conservé le silence pendant cette crise au sein de la Cour constitutionnelle, Alpha Condé avait pris acte de la destitution de Kèlèfa Sall dans un décret pris le 3 octobre 2018.

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Kèlèfa Sall sera inhumé « dans la plus grande sobriété », ce mardi après-midi au cimetière de Kameroun, dans la banlieue de Conakry, selon un communiqué de la famille

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