Finale de la Ligue des champions à rejouer : le Tribunal arbitral du sport renvoie la balle à la CAF
Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a rendu mercredi 31 juillet une « décision partielle » sur le choix de la CAF de faire rejouer la finale retour de Ligue des champions entre le Wydad Casablanca et l’Espérance sportive de Tunis (EST) : il a estimé que le comité exécutif de l’instance n’avait pas le pouvoir de le faire et appelé les « organes compétents » de cette dernière à se prononcer.
Le feuilleton se poursuit. Après la « décision partielle » du Tribunal arbitral du sport (TAS), détaillée dans un communiqué diffusé mercredi 31 juillet, on ne sait toujours pas quelle équipe a remporté l’édition 2018-2019 de la Ligue des champions africaine de football. En effet, la juridiction a décidé de renvoyer la balle à la Confédération africaine de football (CAF) : si elle estime que le comité exécutif de cette dernière, qui a choisi le 5 juin de faire rejouer le match sur terrain neutre, n’était pas habilité à le faire, elle demande aux « organes compétents » de l’instance de se prononcer.
« Une audience en présence de toutes les parties et de leurs conseils s’est tenue au siège du TAS à Lausanne le 29 juillet 2019, écrit la juridiction, qui n’a pour l’instant étudié que le recours déposé par le Wydad Athletic Club (WAC) Casablanca après la décision du 5 juin. La formation du TAS en charge de cette affaire a considéré que le comité exécutif de la CAF n’était pas compétent pour ordonner que la finale retour soit rejouée et a décidé d’annuler la décision attaquée. Les appels des deux clubs sont donc partiellement admis pour cette raison. En revanche, toutes les autres conclusions prises par le WAC sont définitivement rejetées, tandis que celles de l’Espérance sportive de Tunis (EST) seront traitées dans la sentence finale. »
« C’est une décision à l’africaine ! »
L’annonce a laissé les deux clubs relativement circonspects. « C’est une décision très formaliste, réagit-on côté marocain. En gros, le TAS s’est contenté de désavouer le comité exécutif de la CAF, mais c’est tout de même cette instance qui va trancher. »
On peut imaginer que si la décision de faire rejouer le match sur terrain neutre est de nouveau prise, l’Espérance ou le WAC pourrait de nouveau saisir le TAS…
« C’est très bizarre, renchérit une source anonyme à l’Espérance de Tunis. Le TAS estime que le comité exécutif de la CAF n’était pas compétent pour décider de faire rejouer la finale sur terrain neutre, mais que les appels des deux clubs sont valables et que ce sera finalement à un organe compétent de la CAF de trancher… bref, c’est une décision à l’africaine ! D’ailleurs, on peut très bien imaginer que si la décision de faire rejouer le match sur terrain neutre est de nouveau prise, l’Espérance – ou le WAC – pourrait de nouveau saisir le TAS… »
Les requêtes de l’EST encore à étudier
Le 31 mai dernier, la finale retour entre l’Espérance de Tunis, tenant du titre, et le Wydad Casablanca (1-1 à l’aller) avait été interrompue à l’heure de jeu. Les Marocains, alors menés 0-1, avaient inscrit un but refusé par l’arbitre gambien Bakary Gassama. Les Casablancais, irrités, avaient demandé que celui-ci ait recours à l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR)… laquelle ne fonctionnait pas.
Ulcérés, les joueurs du WAC, ainsi que leur entraîneur, le Tunisien Faouzi Benzarti, avaient alors quitté définitivement la pelouse. Ahmad Ahmad, le président malgache de la CAF, avait remis le trophée aux Espérantistes, avant que l’instance panafricaine, quelques jours plus tard, ne décide de faire rejouer le match sur terrain neutre. Une décision insupportable pour les deux clubs, lesquels revendiquaient chacun la victoire finale. Les Tunisiens avançaient notamment que les Marocains avaient déserté le terrain et que le trophée leur avait été officiellement remis, alors que les Wydadis réclamaient une victoire « sur tapis vert ».
« La formation du TAS continuera ses délibérations relatives aux requêtes de l’EST et préparera une sentence finale, tout en tenant compte de toute décision éventuelle prise par la CAF dans cet intervalle », conclut le communiqué de la juridiction basée à Lausanne.
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