Griffe ottomane

Créée dans les années 1990 par de jeunes Turques, cette ligne de vêtements de luxe aura bientôt pignon sur rue à Paris.

Publié le 24 mai 2005 Lecture : 2 minutes.

Paris, 23, rue du Mail. Une magnifique bâtisse dessinée par Gustave Eiffel. Au deuxième étage, le showroom de Dice Kayek, une griffe de luxe née en 1992. Sur les portants, des pièces à la fois féminines et sobres, avec juste ce qu’il faut d’excentricité. Envie d’un vêtement Dice Kayek ? Comptez un minimum de 100 euros.
Derrière la marque pas folklorique ni ethnique pour un sou, deux soeurs, Ece et Ayse Ege, nées à Bursa, dans le nord-ouest de la Turquie, sur la mer de Marmara, au début des années 1970. La première rêvait de devenir gemmologiste, elle sera créatrice de mode, après une formation à l’Esmod, à Paris. Ayse, elle, se spécialise en marketing. C’est d’ailleurs elle qui trouvera ce nom, Dice Kayek, savant mélange des initiales des deux soeurs et d’une amie qui faisait initialement partie de l’aventure.
À l’époque, Ayse travaillait pour un groupe textile à Istanbul. Elle démissionne en 1993 pour participer au lancement de cette success story qui compte aujourd’hui huit salariés. Chiffre d’affaires ? « Je ne sais pas », répond nonchalamment Ece, avec un léger accent oriental. Face à notre insistance, elle interroge en turc une de ses employés, puis annonce : « Dans les 2 millions d’euros par an. »
La griffe, qui s’est d’abord fait un nom en proposant des variations autour de la fameuse chemise en popeline blanche, a, depuis, élargi sa gamme d’articles, qui compte, en plus des traditionnels pantalons, vestes et autres robes de mariée, une ligne de chaussures et d’accessoires (lunettes, ceintures…). Elle est distribuée au Japon, à Taiwan, en Turquie, en Russie, aux États-Unis et aux quatre coins de l’Europe.
Comment définir le style Dice Kayek ? « Mes créations ont un côté androgyne et néoromantique », répond Ece. Ajoutez à cela un petit quelque chose d’original et d’indémodable conférant aux pièces de la marque, qui se renouvelle au rythme d’une nouvelle collection tous les six mois, un caractère intemporel. « J’essaie de donner une âme à chacune de mes créations pour qu’elles deviennent des pièces vintage », explique Ece, dont le physique d’elfe évoque une sorte d’incarnation ottomane de Björk.
À ce jour, la marque turque, qui compte parmi ses clientes une belle brochette de stars (Cameron Diaz, Christina Aguilera, Uma Thurman ou Scarlett Johansson), ne dispose pas encore d’une boutique en nom propre. Le premier magasin Dice Kayek devrait ouvrir ses portes dès septembre dans le quartier parisien de Saint-Germain-des-Près.

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