Coup de balai dans les banques publiques

Publié le 23 mai 2005 Lecture : 2 minutes.

Le nouveau ministre algérien des Finances, Mourad Medelci, n’a pas perdu son temps. Moins de dix jours après son installation à la tête de ce département, le 1er mai, il opère des changements à la tête des plus importants établissements financiers du pays. Le mouvement a touché les présidents-directeurs généraux de quatre banques publiques : la BADR (Banque algérienne du développement rural), le CPA (Crédit populaire algérien), la CNEP (Caisse nationale d’épargne et de prévoyance) ainsi que la BEA (Banque extérieure d’Algérie). On note également deux nouvelles nominations à la direction générale du Trésor et à celle du Budget. Ainsi, Ferhat Mecibah quitte la CNEP pour remplacer Farouk Bouyacoub à la tête de la BADR. Cette dernière sera désormais dirigée par Djamel Bessa qui occupait auparavant les fonctions de directeur général adjoint chargé des encaissements au sein de la même banque. Quant au CPA, il sera managé par Mohamed Djellab. Cet ancien administrateur… de Khalifa Bank occupait le poste de directeur général adjoint chargé des engagements au sein du Crédit populaire.
Ce nettoyage dans les hautes sphères de la finance algérienne est intervenu après un sévère réquisitoire de Bouteflika contre les gestionnaires des banques publiques : « L’Algérie dispose de milliards de dollars qui attendent d’être judicieusement utilisés au profit du peuple algérien » et qui « dorment dans les banques à un taux d’intérêt de 0,75 % au lieu de servir au soutien du crédit bancaire », a-t-il déclaré le 7 avril dernier. À cette occasion, le président n’a pas manqué de critiquer les retards enregistrés dans la mise en place de la réforme du secteur bancaire, imputant indirectement ces lenteurs à son ex-ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou.
Grâce à des recettes pétrolières exceptionnelles, les réserves de change de l’Algérie ont atteint 44 milliards de dollars alors que les liquidités qui dorment dans les banques sont estimées à prés de 15 milliards de dollars. À eux seuls, les établissements publics totalisent environ 95 % des avoirs et des prêts bancaires. Une embellie financière qui devrait en principe favoriser les investissements. Or les entrepreneurs nationaux n’arrêtent pas de se plaindre de l’absence de crédits, de fustiger les entraves bureaucratiques et de dénoncer des pratiques frauduleuses qui découragent hommes d’affaires locaux et étrangers.
Question : ces changements s’apparentent-ils à un jeu de chaises musicales ou traduisent-ils une réelle volonté de réformer, une fois pour toutes, le secteur bancaire ? Réponse dans quelques mois.

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