Guinée : l’opposant Faya Millimouno écroué à la suite d’une plainte du ministre de la Justice

L’opposant politique Faya Millimouno, du Bloc libéral, a été inculpé et placé sous mandat de dépôt ce vendredi. Une incarcération qui fait suite à une plainte en diffamation déposée contre lui par le ministre de la Justice par intérim, Mohamed Lamine Fofana.

Faya Millimouno, leader du Bloc Libéral (BL), à la permanence de son parti à Conakry (Guinée), en février 2018 © Youri Lenquette pour Jeune Afrique

Faya Millimouno, leader du Bloc Libéral (BL), à la permanence de son parti à Conakry (Guinée), en février 2018 © Youri Lenquette pour Jeune Afrique

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Publié le 2 août 2019 Lecture : 2 minutes.

Les excuses publiques du leader du Bloc libéral (BL), arrivé quatrième lors de l’élection présidentielle de 2015, n’auront pas suffi. Faya Millimouno a récemment accusé le ministre de la Justice par intérim, Mohamed Lamine Fofana, d’avoir participé à l’attaque rebelle qui avait visé le sud de la Guinée en 2000. Réalisant que le porte-parole de la rébellion était en fait un simple homonyme, l’opposant avait fait une nouvelle déclaration le 29 juillet pour rectifier le tir et présenter ses excuses au ministre.

Mandat de dépôt

Mais dès le lendemain, ce dernier a saisi la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) d’une plainte en diffamation. Entendu par la police puis par la justice, l’opposant a finalement été inculpé ce vendredi par le doyen des juges d’instruction du tribunal de première instance de Kaloum, qui l’a placé sous mandat de dépôt à la Maison centrale de Conakry.

Nous n’étions pas informés de ses excuses au moment du dépôt de la plainte

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« Puisqu’il avait reconnu les faits et présenté ses excuses publiquement, il n’était plus nécessaire de l’envoyer en prison », s’offusque Me Salifou Béavogui, avocat du leader du Bloc libéral. « Après ses aveux, on avait plus besoin de désigner un juge d’instruction dans ce dossier. Nous nous attendions à une citation directe », poursuit-il. Estimant la mesure « excessive », l’avocat annonce avoir introduit une demande de remise en liberté auprès du magistrat.

Préserver son honneur

« La suite de la plainte ne dépend plus de mon client, sous peine qu’on le soupçonne d’interférer dans les affaires judiciaires », indique de son côté Me Adama Skel Fofana, l’avocat du ministre de la Justice. « Monsieur Millimouno aurait dû écrire directement à mon client, poursuit-il. Nous n’étions pas informés de ses excuses au moment du dépôt de la plainte. Mon client n’a aucune intention de nuire à Faya Millimouno. Il tient seulement à préserver son honneur. Son image a été salie par ces déclarations qui ont été largement relayées dans les médias ». Quant à la décision de placer l’opposant sous mandat de dépôt, celle-ci « relève de la seule discrétion du juge d’instruction », ajoute l’avocat.

Le leader du Bloc libéral était déjà inculpé et placé sous contrôle judiciaire pour avoir manifesté contre la prorogation par décret présidentiel du mandat des députés à l’Assemblée nationale.

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