Ardoise effacée

Après cinq années d’efforts, Kigali obtient l’annulation totale des créances publiques contractées jusqu’en 2003.

Publié le 24 mai 2005 Lecture : 2 minutes.

Dix ans après le génocide et cinq ans après la reprise en main de l’économie, le Rwanda bénéficie du traitement réservé aux meilleurs élèves éligibles à l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) : l’effacement total des créances publiques contractées jusqu’en 2003, soit 1,55 milliard de dollars, dont 1,46 milliard pour les institutions multilatérales (Banque mondiale, FMI, Banque africaine…) et 90 millions pour le Club de Paris (bilatéral, d’État à État). Un double succès pour Donald Kaberuka, ministre des Finances et de la Planification économique depuis octobre 1997.
« C’est le résultat, nous a-t-il confié, d’un travail dur et difficile que nous avons entamé en décembre 2000, date à laquelle mon pays a été admis à l’Initiative PPTE [étape dite du point de décision, NDLR]. Nous avons surmonté les derniers accrocs avec le FMI en prolongeant les négociations, mais nous avions la volonté d’y arriver. » Effectivement, l’accord définitif de la Banque mondiale, gérante du programme PPTE, a été donné le 12 avril 2005 (« point d’achèvement »). Moins d’un mois plus tard, le 10 mai, le Club de Paris en a fait autant pour la partie qui le concerne. Avec l’achèvement de ce processus, la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté et de relance de l’activité (bonne gouvernance, privatisation, investissements prioritaires…) peut être mise sur les rails. Kaberuka a dressé le bilan de son gouvernement devant les membres du Club de Paris : taux de croissance de 5 % en 2004, 6,5 % prévus pour 2006, bonne maîtrise de l’inflation et du budget. La conjoncture est on ne peut plus favorable pour entreprendre la réalisation des projets sociaux et éducatifs d’ici à 2015.
L’annulation de la dette représente la bouffée d’oxygène tant attendue : elle permet d’économiser l’argent destiné au remboursement de la dette, soit une moyenne de 48 millions de dollars sur une dizaine d’années. « C’est l’équivalent du budget annuel de la santé », explique Kaberuka. Reste à s’attaquer maintenant aux créances non couvertes par le Club de Paris (une trentaine de millions de dollars). Son gouvernement devrait obtenir dans les mois qui viennent un traitement similaire de la part notamment de la Chine et de quelques pays arabes (Arabie saoudite, Koweït, Émirats et Libye).

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