Maroc : 624 victimes indemnisées pour des violations des droits de l’homme sous Hassan II et Mohammed V
Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) remet, cette semaine, une enveloppe totale de 87 millions de dirhams (8,1 millions d’euros) à plus de 600 victimes de violations des droits de l’homme commises entre 1956 et 1999. Les détails.
Premier acte fort du mandat d’Amina Bouayach à la tête du Conseil national des droits de l’homme (CNDH). Nommée en décembre 2018, la présidente vient de débloquer 87 millions de dirhams (8,1 millions d’euros) pour indemniser 624 bénéficiaires de la réparation pour violations graves des droits de l’homme commises entre 1956 et 1999.
Des rencontres de remise de ses décisions – et les chèques qui vont avec – doivent se tenir, mardi 6 et mercredi 7 août, au siège du CNDH. Cette dernière institution a pour mission, entre autres, de mettre en œuvre des recommandations de l’Instance équité et réconciliation (IER), instaurée en 2004 pour tourner la page des années de plomb vécues par le royaume.
Cadets de Ahermoumou et victimes du Polisario
Cette nouvelle vague de réparations inclut de nouvelles catégories de victimes. Il s’agit notamment de 387 élèves de l’école militaire de Ahermoumou, embarqués en 1971 par le colonel Mohamed Ababou dans sa tentative de coup d’État.
Parmi les indemnisés, on retrouve également 80 civils qui avaient été enlevés par le Front Polisario, ainsi que « 39 bénéficiaires dont les dossiers étaient incomplets et qui ont présenté les documents manquants », ainsi que « 28 bénéficiaires parmi les victimes dont le sort était inconnu et qui ont présenté les documents nécessaires en vue de la finalisation de leurs dossiers », comme l’indique un communiqué du CNDH.
Le CNDH reconnait même avoir pris du retard depuis 2012 dans le traitement de certains de ces dossiers
L’institution reconnait même avoir pris du retard depuis 2012 dans le traitement de certains de ces dossiers. Elle s’engage néanmoins à relancer le comité de suivi de la mise en œuvre des recommandations de l’IER, notamment concernant ce volet de l’indemnisation.
Outre certains dossiers de réparation financière toujours en instance, le Conseil négocie pour une retraite complémentaire d’un certain nombre de victimes qui avaient intégré la Fonction publique. Treize ans après la création de l’IER et le passage de relais au CNDH, la phase de réparation au profit des victimes ou de leurs ayants droit n’est pas encore achevée…
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