3 questions à Awa Marie Coll-Seck

Directeur exécutif du partenariat international Roll Back Malaria (RBM)

Publié le 23 avril 2007 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Quel rôle joue le programme Roll Back Malaria dans la lutte contre le paludisme ?
Awa Marie Coll-Seck : RBM a été créé en 1998 par l’OMS, le Pnud, l’Unicef et la Banque mondiale. Ce partenariat compte aujourd’hui, en plus des membres fondateurs, les pays endémiques (notamment africains), des entreprises privées, des instituts de recherche et des fondations. Notre objectif est de mobiliser les énergies pour intensifier la lutte contre le paludisme. En coordonnant toutes ces activités, nous assurons une utilisation optimale des ressources. Nous intervenons dans toutes les grandes manifestations internationales aussi bien sanitaires que politiques tels le G8 ou les conférences de l’Union africaine. Nous élaborons également des campagnes de sensibilisation à la lutte contre le paludisme, et nous devons mobiliser des ressources pour la recherche d’instruments nouveaux, tels que le vaccin.
En neuf ans, quels ont été les progrès réalisés ?
En Afrique, tout le monde connaît RBM. Mais en 1998, personne dans les pays du Nord ne s’intéressait au paludisme Nous nous sommes battus pour que le palu devienne une préoccupation mondiale. Même si les moyens financiers ne se mettent pas en place aussi rapidement qu’on le souhaiterait, des progrès commencent à poindre sur le continent. Le secrétariat exécutif que je conduis n’est pas très étoffé, mais il faut qu’il garde sa flexibilité, sa rapidité dans l’action. Trop de bureaucratie risquerait de nous gêner.
Votre budget est-il à la hauteur de votre objectif, à savoir diminuer de moitié, d’ici à 2010, le nombre des victimes du paludisme ?
Il faudrait 3 milliards de dollars chaque année pour arriver à maîtriser le paludisme. Tout l’argent donné – sauf celui du Fonds Bill Gates destiné à la recherche de nouveaux médicaments et de nouveaux insecticides – passe par le Fonds mondial, notre partenaire financier. C’est lui qui subventionne les pays d’endémie sur la base de propositions qu’ils lui font parvenir. Ainsi peuvent-ils par la suite acheter les médicaments. Mais il ne faudrait pas qu’un tel soutien soit utilisé dans ce seul but. Si l’on veut atteindre l’échelle de la lutte globale, il faut se procurer aussi des moustiquaires imprégnées et des insecticides, apprendre aux gens comment utiliser efficacement les médicaments et surtout améliorer les systèmes de santé déficients dans tous les pays africains. RBM a récemment proposé que les médicaments soient acheminés en Afrique grâce à une subvention internationale. Un Fonds spécial sera créé dans cette perspective.

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