Qatar, Arabie, Égypte… la guerre numérique fait rage dans le monde arabo-musulman
Facebook a récemment supprimé des centaines de comptes « malveillants », accusés de diffuser de fausses informations sur l’actualité nord-africaine et moyen-orientale. Depuis quelques années, le web et les réseaux sociaux sont devenus l’un des principaux terrains de bataille dans le conflit régional qui oppose le Qatar à l’Arabie saoudite et aux Émirats.
« Cette semaine, nous avons supprimé 259 comptes, 102 pages, cinq groupes, quatre événements et 17 comptes Instagram ayant adopté un comportement malveillant et originaires des Émirats arabes unis et de l’Égypte », expliquait début août Facebook dans sa « newsroom », précisant plus loin : « Bien que les responsables ont tenté de dissimuler leur identité, notre enquête a mis en évidence des liens avec deux sociétés de marketing : New Waves en Égypte et Newave aux Émirats. »
Les comptes « malveillants » ont notamment imité des personnalités publiques, ou se sont fait passer pour des agences de presse. Mais surtout, peut-on lire sur le site du réseau social, entre deux publications apparemment anodines, sur la mode ou les animaux par exemple, ces comptes véhiculaient des informations sur des sujets bien précis, comme « le soutien présumé de groupes terroristes par le Qatar et la Turquie, l’activité iranienne au Yémen, le conflit en Libye, les succès de la coalition saoudienne au Yémen… »
Removing Coordinated Inauthentic Behavior in UAE, Egypt and Saudi Arabia https://t.co/o9iIRen4MD
— Meta Newsroom (@MetaNewsroom) August 1, 2019
En clair, Facebook a été investi par des partisans de l’axe Riyad-Le Caire-Abou Dhabi, en pleine concurrence – si ce n’est en conflit froid – avec différentes puissances régionales : la Turquie, le Qatar et l’Iran. Les pays dans lesquels les comptes disséminaient leurs « fake news », d’après la même source, sont parlants : la Libye, le Soudan, les Comores, le Qatar, la Turquie, le Liban, la Syrie, la Jordanie et le Maroc. Des nations membres de l’Organisation de la coopération Islamique (OCI), où l’influence saoudienne est parfois contrebalancée par un attrait pour Doha et Ankara.
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