Où en est le plan « Power Africa » d’Obama, un an après son lancement ?

Un an après le lancement du plan Power Africa, six pays en bénéficient déjà. Mais l’objectif affiché de doubler l’accès à l’électricité au sud du Sahara d’ici à 2017 reste une gageure.

Les six premiers pays bénéficiaires du plan Power Africa lancé par le président Barack Obama (photo) en 2013 sont l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Liberia, le Nigeria et la Tanzanie. © AFP

Les six premiers pays bénéficiaires du plan Power Africa lancé par le président Barack Obama (photo) en 2013 sont l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Liberia, le Nigeria et la Tanzanie. © AFP

Publié le 29 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

L’action du président Obama en Afrique pourrait faire pâle figure comparée à celle menée par son prédécesseur, George W. Bush, qui y a investi des millions de dollars pour faire reculer le sida. L’initiative Power Africa, lancée le 30 juin 2013 au Cap par le chef de l’État américain, pourrait bien changer la donne. Ce plan de 7 milliards de dollars (5,1 milliards d’euros) sur cinq ans vise à doubler l’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne, où deux tiers de la population, soit près de 600 millions de personnes, vivent sans électricité et où 85 % des habitants des zones rurales n’y ont pas accès.

Les six premiers pays bénéficiaires de ce stratégique plan énergétique sont l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya, le Liberia, le Nigeria et la Tanzanie, envers lesquels les États-Unis se sont engagés à financer une puissance installée supplémentaire de 10 000 mégawatts (MW) d’ »électricité propre et fiable ». De quoi permettre d’alimenter 20 millions de foyers et des milliers d’usines et d’entreprises.

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Le projet de loi « Electrify Africa Act », visant à fournir un accès à l’électricité à 50 millions d’Africains subsahariens, lancé en 2013, n’a toujours pas été adopté.

Projets

Plusieurs agences gouvernementales américaines et institutions internationales (Banque mondiale, Banque africaine de développement…) ainsi qu’une vingtaine de groupes privés des secteurs de l’énergie et de la finance, américains et africains, se sont associés à l’initiative de façon à mobiliser 14 milliards de dollars d’investissements privés d’ici à 2018. Parmi eux, les américains Endeavor et BioTherm Energy et le fonds Forowatio (filiales de Denham Capital Management), Symbion Power, General Electric, Goldman Sachs, le sud-africain Harith General Partners ou le tanzanien EGG-Energy.

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Différents projets ont déjà trouvé leur financement. Power Africa a accordé une garantie de prêt pour un projet d’aménagement hydraulique sur la rivière Kiwira, au coeur du corridor agricole de la Tanzanie, qui va augmenter la puissance installée en électricité de 10 MW. Au Nigeria, le plan soutient les efforts de maintenance et de modernisation des infrastructures de quinze entreprises (en cours de privatisation) du groupe Power Holding Company. À la clé : 2 000 MW en plus.

Pas assez ambitieux?

Cette louable initiative n’est pas exempte de critiques. Elle ne serait pas assez ambitieuse financièrement : selon l’Agence internationale de l’énergie, il faudrait 300 milliards de dollars pour parvenir à un accès universel à l’électricité en Afrique subsaharienne d’ici à 2030. Par ailleurs, certains experts soulignent qu’une partie des projets financés ne sont pas « durablement corrects » et pourraient polluer l’environnement.

Sans parler d’obstacles internes. Le projet de loi Electrify Africa Act, dont l’objectif est de fournir un accès à l’électricité à quelque 50 millions d’Africains subsahariens d’ici à 2020, a été introduit au Congrès au moment du lancement de Power Africa. Un an après sa présentation, il n’a toujours pas été adopté.

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