Algérie : l’instance de dialogue rencontre des militants du mouvement de contestation
L’instance chargée de mener le dialogue de sortie de crise a engagé pour la première fois mercredi des discussions avec des « militants du Hirak », le mouvement de contestation déclenché en février dernier.
L’Instance nationale de dialogue et de médiation est chargée par le pouvoir algérien de conduire les consultations pour définir les modalités de la future présidentielle devant élire un successeur au président déchu Abdelaziz Bouteflika, qui a démissionné le 2 avril. Celle-ci avait demandé à plusieurs personnalités de la rejoindre mais nombre d’entre elles ont décliné l’offre.
Lors de la rencontre de mercredi, cinq représentants du panel et cinq personnalités ont discuté avec une vingtaine de personnes issues de 4 wilayas (préfectures) qui se sont présentées comme des « militants du Hirak ». La majorité des intervenants ont estimé que l’élection présidentielle devait se tenir rapidement mais sans l’intervention du gouvernement de Noureddine Bédoui qui est « le représentant de la fraude ».
Ils ont indiqué que cette présidentielle devait être organisée et surveillée par une instance indépendante. Cela nécessitera toutefois la révision du code électoral, selon le journaliste et enseignant de droit à l’université, Ammar Belhimer, qui a accepté de rejoindre le panel.
« Début prometteur »
Certains militants ont estimé qu’Abdelkader Bensalah, le chef de l’État par intérim, pouvait rester jusqu’à la tenue d’une élection si son départ constituait un risque pour la stabilité du pays.
« C’est un début prometteur car le dialogue commence avec les militants du Hirak », a déclaré Hada Hazem, une journaliste membre de l’instance. « Durant plusieurs vendredis, le Hirak refusait le dialogue mais maintenant ils sont venus de plusieurs wilayas », a-t-elle ajouté.
Après avoir obtenu la démission d’Abdelaziz Bouteflika, le mouvement de protestation demande le départ de tous ses anciens fidèles encore au pouvoir et refuse qu’ils organisent le scrutin devant élire son successeur. Une présidentielle prévue le 4 juillet n’a pu être organisée faute de candidats.
Tout en rejetant cette demande, le pouvoir a proposé un dialogue – sans participation de l’Etat – sur les modalités de l’organisation du scrutin.
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