Cameroun : près de 200 « meneurs » de la mutinerie de Kondengui traduits au tribunal pour « rébellion »

Deux semaines après les émeutes à la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé, une nouvelle procédure judiciaire a été ouverte contre des détenus.

La prison centrale de Yaoundé (illustration) © Capture écran/YouTube/Ris Radio

La prison centrale de Yaoundé (illustration) © Capture écran/YouTube/Ris Radio

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 8 août 2019 Lecture : 2 minutes.

L’accès au 1er étage du pavillon VIP de l’hôpital central de Yaoundé était toujours soigneusement contrôlé jeudi 8 août. Depuis le 22 juillet dernier, c’est ici que l’ex-ministre Urbain Olanguena Awono et l’ancien Premier ministre Ephraïm Inoni, les deux détenus blessés lors de la mutinerie qui s’est produite le même jour à la prison centrale de Kondengui, sont internés.

C’est aussi dans les chambres de luxe de ce bâtiment neuf que ces prisonniers de l’opération épervier ont été informés de leur citation en tant que partie civile de la plainte adressée par le ministère public à l’encontre des leaders présumés de la mutinerie.

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Près de 250 personnes ont été interpellées puis transférées au Secrétariat d’État à la Défense (SED) et dans diverses autres prisons de la région du Centre à la suite des échauffourées de Kondengui.

46 détenus présentés devant le juge

Au cours des deux semaines qu’a duré l’audition de ces détenus, les enquêteurs ont tenté d’établir la responsabilité des différents prévenus dans les attaques menées sur les infrastructures de ce pénitencier. À l’issue de ces enquêtes préliminaires, environ 200 détenus ont reçu de nouveaux mandats de dépôt, signe de l’imminence d’une nouvelle procédure judiciaire contre eux.

Le 6 août finalement, une première vague de 46 détenus ont été présentés devant le juge d’instruction du tribunal de première instance de Yaoundé. Les chefs d’accusations relevés sont ceux de « rébellion en groupe, tentative d’évasion en co-action, vol en co-action et blessures légères ».

La lecture du rôle en début d’audience indiquait également que trois détenus de l’opération « épervier », à savoir Mohammed Iya, Ephraïm Inoni et Urbain Olanguena Awono, s’étaient constitués comme parties civiles aux cotés du plaignant.

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Aucune plainte des détenus du quartier VIP

Aucune plainte n’a cependant été engagée par les détenus du quartier VIP de la prison de Kondengui, bien que certains parmi eux aient été agressés, blessés et dépouillés de nombreux biens matériels. Claude Richard Assamba, l’avocat d’Urbain Olanguena Awono, l’a réitéré face à la presse, afin de faire taire des rumeurs qui prétendaient le contraire.

À Kondengui, la vie reprend progressivement son cours normal. Les grilles des quartiers qui avaient été défoncées par les manifestants ont été réparées, en attendant la reconstruction des bâtiments détruits. Les prisonniers transférés dans les prisons de Mbalmayo, Ntui, Yoko et Akonolinga ont eux aussi été ramenés à Yaoundé.

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La procédure judiciaire ouverte a quant à elle été renvoyée sans que les débats ne s’ouvrent. S’ils sont reconnus coupables, les détenus accusés sont passibles d’une peine supplémentaire de dix ans d’emprisonnement.

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