Serge Mickoto : « Le Fonds souverain du Gabon est avant tout destiné aux futures générations »

Serge Mickoto, directeur général du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), le gestionnaire des ressources du fonds souverain du Gabon, a répondu aux questions de « Jeune Afrique » sur la stratégie de la structure qu’il dirige depuis 2011.

Ancien de BGFI Bank, Serge Mickoto a été nommé à la tête du FGIS en 2011 © Vincent Fournier/JA

Ancien de BGFI Bank, Serge Mickoto a été nommé à la tête du FGIS en 2011 © Vincent Fournier/JA

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© Vincent Fournier pour JA

Publié le 21 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Lancé officiellement en 2011, le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), qui gère les ressources du Fonds souverain de la République Gabonaise (FSRG), a multiplié les investissements depuis le début de cette année. Il a, par exemple, conclu des prises de participations dans le groupe bancaire Oragroup et dans l’opérateur de tours de télécommunications IHS Towers. Son directeur général explique sa stratégie.

Propos recueillis par Stéphane Ballong

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Jeune Afrique : Jusqu’ici vous avez surtout pris des participations dans des entreprises et dans des projets structurants. Est-ce votre seul canal d’investissements ?

Serge Mickoto: Non. Le FGIS investit aussi dans d’autres fonds d’investissements qui interviennent par exemple dans des industries qui n’existent pas ou peu au Gabon et qui génèrent de la rentabilité.

Diriez-vous que le fonds souverain gabonais, dont vous êtes le gestionnaire, est un fonds de stabilisation, un fonds de développement ou un fonds pour les générations futures ?

Le FSRG est d’abord et avant tout un fonds destiné aux futures générations gabonaises.

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Le FSRG est d’abord et avant tout un fonds destiné aux futures générations gabonaises. Les investissements réalisés aujourd’hui par le FGIS sont destinés à lisser l’épargne intergénérationnelle.

Ensuite, le FSRG est aussi un fonds de développement car ses ressources sont destinées à être utilisées dans le cadre de projets de développement structurants ayant pour but d’assurer à terme une diversification des ressources du pays.

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Néanmoins, aujourd’hui le FSRG n’est pas un fonds de stabilisation car ses ressources ne peuvent pas être utilisées pour financer le budget de l’État parce que la capitalisation minimum du fonds n’est pas encore constituée. Lorsque le capital minimum de 500 milliards de FCFA sera atteint d’ici à 2017, il pourra le devenir et une partie des ressources du FSRG pourront dès lors financer le budget de l’État.

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Le Nigeria a récemment lancé un fonds souverain pour financer son développement à travers notamment le financement des infrastructures… Diriez-vous que vous êtes dans un schéma similaire ?

Le Nigeria et le Gabon sont deux pays complètement différents, ne serait-ce qu’en termes de ressources et de structure de l’économie. Le Nigeria est un pays avec une monnaie unique contrairement au Gabon qui partage sa monnaie avec cinq autres pays d’Afrique Centrale.

Le fonds souverain du Nigeria a alloué une partie importante de ses ressources à la stabilisation de l’économie nigériane ce qui n’est pas une caractéristique du FSRG. Cependant, nos stratégies d’investissement dans les infrastructures locales et les marchés de capitaux restent similaires.

Actuellement vos ressources proviennent notamment de 10 % des recettes pétrolières. Allez-vous, à terme, lever des capitaux sur les marchés internationaux pour financer vos investissements comme le font d’autres fonds africains?

Le FGIS dispose aujourd’hui de ressources suffisantes pour assurer ses activités actuelles. Le fonds souverain n’a pas la capacité de s’endetter directement pour financer ses investissements par mesure de sécurité. Néanmoins, nous avons souscrit à des fonds dédiés qui eux peuvent lever de la dette à l’international.

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