Ebola en RDC : baisse drastique des flux à la frontière avec le Rwanda

Le trafic entre la ville rwandaise de Gisenyi et celle de Goma en RDC, où quatre cas d’Ebola ont été enregistrés, a baissé de manière drastique jeudi et vendredi 9 août.

Fermeture de la frontière entre le Rwanda et de la RDC, le 1er aout 2019 à Goma. © Pamela Tulizo/AFP

Fermeture de la frontière entre le Rwanda et de la RDC, le 1er aout 2019 à Goma. © Pamela Tulizo/AFP

Publié le 9 août 2019 Lecture : 2 minutes.

« Généralement, 60 000 personnes en moyenne font des navettes entre le Rwanda et la RDC ici à la petite barrière de Goma. Depuis le début de la semaine, nous enregistrons moins de dix mille traversées, une baisse considérable à cause d’Ebola », a déclaré un officier de l’immigration congolaise, sous couvert de l’anonymat.

À la frontière entre Goma (RDC) et Gisenyi (Rwanda), une dizaine de personnes se relayaient sans bousculades pour prendre leurs laissez-passer, ce précieux sésame qui permet aux Congolais de traverser la frontière.

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Il était plus facile aux Congolais de sortir de leur pays qu’à leurs voisins rwandais de faire le mouvement contraire, a constaté une équipe de l’AFP qui n’a pu se rendre au Rwanda en raison de nombreuses formalités.

Stricte contrôle

« La frontière n’est pas fermée. Mais le Rwanda empêche ses ressortissants de passer au Congo sans motif valable », explique un responsable qui travaille pour le compte de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au point de contrôle frontalier dans le cadre de la riposte contre Ebola en RDC.

« J’ai pu traverser parce que je suis détenteur d’une carte de service de vendeur de téléphone à Goma. Sinon, l’immigration n’allait pas m’autoriser à quitter le Rwanda. Des centaines de Rwandais sont empêchés de franchir la frontière », a affirmé Martin Sibomana, un ressortissant rwandais.

« L’immigration rwandaise demande votre profession, la carte d’identité et beaucoup d’autres formalités et justifications qui n’existaient pas avant. S’ils ne sont pas satisfaits, ils vous refoulent », a témoigné, agacé, Franck Paluku, à la barrière. Ce manutentionnaire congolais, affirme avoir été renvoyé vendredi par les services d’immigration du Rwanda.

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Habillés en uniformes noirs et portant des gants blancs, des officiers d’immigration congolaise, armés, contrôlent le contenu des sacs des voyageurs tandis que des agents de la riposte prélèvent systématiquement la température des passants à l’aide de thermoflash.

« Urgence de santé publique de portée internationale »

Déclarée en août dernier, l’épidémie d’Ebola est contenue jusque-là dans la province du Nord-Kivu (Beni, Butembo-Katwa) et marginalement dans celle de l’Ituri. Mi-juillet, un premier cas d’Ebola a été détecté dans la ville de Goma, à la frontière avec le Rwanda.

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L’organisation mondiale de la santé (OMS) avait alors placé au rang d’ »urgence de santé publique de portée internationale ». Depuis, quatre cas confirmés dont deux morts ont été enregistrés à Goma.

Le 1er aout, les autorités rwandaises ont fermé la frontière pendant plus de huit heures, sans explication après le deuxième décès d’Ebola à Goma. Mardi, les ministres congolais et rwandais de la Santé ont décidé de renforcer leur collaboration dans la lutte contre l’épidémie qui a déjà fait plus de 1 820 morts.

Jusque-là, aucun cas d’Ebola n’a été signalé au Rwanda, alors qu’en juin, deux cas en provenance de la RDC ont été détectés en Ouganda voisin.

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