[Tribune] Le Maroc à la Cedeao, et si c’était pour bientôt ?

La signature de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) a notamment changé la donne pour l’adhésion du Maroc à la Cedeao, plus de deux ans après la demande formulée par le royaume pour intégrer la communauté économique ouest-africaine.

Le roi du Maroc, Mohammed VI, le 29 novembre à Abidjan (image d’illustration). © Geert Vanden Wijngaert/AP/SIPA

Le roi du Maroc, Mohammed VI, le 29 novembre à Abidjan (image d’illustration). © Geert Vanden Wijngaert/AP/SIPA

Yousra Abourabi
  • Yousra Abourabi

    Professeure de science politique à l’Université internationale de Rabat. Elle est l’auteure de l’ouvrage « Maroc », publié dans la collection « Monde arabe / Monde musulman », aux Éditions De Boeck supérieur, en avril 2019 (128 pages).

Publié le 19 août 2019 Lecture : 4 minutes.

Formulée depuis février 2017, la demande d’adhésion du Maroc à la Cedeao reste lettre morte. Après plusieurs tractations, rencontres, conférences (notamment la très remarquée tournée de l’Institut Amadeus au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Ghana), le dossier paraît gelé. La visite au Maroc, en juin 2018, de Muhammadu Buhari, président du Nigeria, principal pays réticent, annonçait pourtant un rapprochement bilatéral.

L’hostilité d’Abuja repose sur plusieurs facteurs. En tant que géant démographique et force géopolitique, le Nigeria verrait son influence régionale menacée par cette nouvelle intégration. Et son accord, le pays étant un allié du Front Polisario, entrerait en contradiction avec le soutien qu’il apporte à la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Enfin, en tant que principale puissance industrielle régionale, le Nigeria craint la concurrence des entreprises marocaines.

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