Vos lettres et emails sélectionnés

Publié le 23 février 2004 Lecture : 6 minutes.

Protectionnisme politique
Le retour des exilés politiques dans leur pays d’origine se fait de manière très sélective. C’est le cas, par exemple, à Madagascar et au Congo-Brazzaville. Les anciens responsables politiques sont-ils les victimes d’un nouveau protectionnisme, politique celui-là

Réconciliation par le foot
Tout le monde en parle, l’équipe nationale de football du Rwanda a fait un passage remarqué dans la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations 2004. Les Rwandais ont mis de côté leur vieux différend ethnique pour se rassembler autour de leur équipe nationale. Les interviews des joueurs étaient émouvantes. Le sport pourrait-il, dix ans après les événements tragiques de 1994, réconcilier un peuple et l’aider à tourner la page la plus sombre de son histoire ?
Même si elle n’a pas accédé au deuxième tour, l’équipe « Amavubi » (« les guêpes ») s’en sort de façon très honorable pour sa première participation à la phase finale de la plus prestigieuse compétition sportive du continent africain. Sa prestation au match inaugural contre la Tunisie, pays organisateur et futur vainqueur de la compétition, avec un score nul (1-1), augure de belles perspectives. Pour y accéder, je rappelle que cette équipe modeste et sympathique a éliminé le Ghana, une des grandes nations qui dominent le football africain. J’espère qu’elle fera encore le bonheur de tous ceux qui aiment encore leur patrie.

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Un francophone isolé
Je vous écris pour vous remercier non seulement d’exister mais en plus de faire le travail qui est le vôtre, à savoir essayer de libérer l’Afrique par l’intellect en apportant aux Africains qui le veulent la matière pour s’interroger sur le monde qui les entoure. C’est du moins ce que je comprends. Camerounais, isolé au milieu de cette lointaine Angleterre, j’ai eu aujourd’hui, au moyen de votre journal, un contact émotionnel avec mon pays, mon continent. Votre newsletter électronique m’a remis en contact avec la langue française qui commençait à me manquer depuis que je vis parmi les anglophones.
Réponse : l’abonnement à notre newsletter est gratuit, il suffit de s’inscrire sur le site : www.lintelligent.com

À quand une fondation Lumumba ?
Le fantôme de Lumumba, assassiné en 1961, hante toujours les esprits. D’aucuns cherchent à décrypter le mystère de sa personne et de sa courte vie politique. Malheureusement, un grand nombre de gens utilisent le nom de Lumumba comme une marchandise pour se faire de l’argent. Il y a un peu plus de deux ans, la Belgique a promis d’aider financièrement à la création d’une fondation Lumumba. Aujourd’hui, à Kinshasa, on parle plus du défunt Kabila que de Lumumba. La Fondation Kabila a été dotée de tous les moyens. Mais les enfants de Lumumba et les lumumbistes doivent penser à redorer, sans plus tarder, le blason du premier héros congolais.

Reflet de la vérité
Je viens tirer un coup de chapeau à votre journal pour l’objectivité avec laquelle il traite les sujets de plusieurs pays d’Afrique qui sont souvent oubliés par les médias internationaux. Je rentre du Bénin et je vois que tout ce qui a été écrit par J.A.I. sur ce pays reflète la réalité. Je vous soutiens et vous encourage dans ce dur travail d’informer le monde.

Manque de fair-play
Je voudrais dénoncer le manque de fair-play de certains supporteurs tunisiens lors de la CAN 2004. Il n’y a rien de grave à siffler l’adversaire pour le déstabiliser ou à siffler l’arbitre si on n’est pas d’accord avec ses décisions. Mais siffler les hymnes nationaux des équipes adverses, c’est pousser le bouchon trop loin. C’est dommage pour un pays touristique dont le slogan « La Tunisie, c’est toute l’amitié à partager » a été maintes fois repris dans les spots publicitaires de cette CAN. Cela dit, félicitations pour le trophée.

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Démocratie parachutée
Après la capture de Saddam Hussein, le président américain a estimé avoir accompli sa mission. On parle d’instauration de la démocratie. Pour moi, la démocratie se conquiert, elle ne se parachute pas. On parle de libération. Pour moi, il s’agit d’une occupation d’un pays par la première puissance mondiale.

Éviter le carnage
Félicitations pour votre article sur le problème épineux auquel se trouvent confrontées l’Éthiopie et l’Érythrée (J.A.I. n° 2245). L’auteur, René Lefort, a bien démontré pourquoi la décision de la Commission d’arbitrage d’abandonner Badme aux autorités d’Asmara est ressentie par Addis-Abeba comme une prime à une guerre qui a fait quelque 100 000 morts. Il a souligné en outre que les Érythréens, forts d’un droit soutenu par un arbitrage international, ne sont pas prêts à envisager une solution de compromis. Cette tension est susceptible de déboucher sur un nouveau carnage et une déstabilisation de la Corne de l’Afrique.

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Maghreb des peuples… aux Champs-Élysées
L’allégresse et l’enthousiasme d’une foule diverse, mais unie dans la célébration de la victoire tunisienne à la CAN 2004 (voir pp. 44-48) à Paris, ne peut laisser indifférent. Il y a le geste, la joie, mais aussi le symbole et le message. Le Maghreb des peuples est une réalité : il existe, je l’ai rencontré le samedi 14 février 2004 sur les Champs-Élysées. Ce jour-là, et dès la fin du match Tunisie-Maroc, de nombreux drapeaux algériens, marocains et tunisiens ont spontanément investi la plus belle avenue du monde. Les Parisiens les voyaient flotter par-dessus les voitures, arborés par des jeunes et des moins jeunes Maghrébins désireux d’exprimer à l’unisson leur joie et leur fierté.
La Tunisie a certes gagné, mais sa victoire a été partagée par tous les Maghrébins de Paris… C’est un signe qui ne trompe pas. Avec une jeunesse aussi résolue, l’union du Maghreb est sur la bonne voie. Avec cette manifestation de fête, j’ai vécu un moment de bonheur extrême. C’est un gage de confiance dans l’avenir du Maghreb. Il faudrait multiplier ces événements qui stimulent l’espoir, et les peuples feront ce que les politiques tardent à réaliser.

Remettre la RDC en marche
Proclamé le 30 juin 2003, le gouvernement de transition en RDC suscite une lueur d’espoir. Il permettrait de mettre fin à la souffrance et à l’insécurité, à une guerre qui a duré quatre ans et qui a déstabilisé la région des Grands Lacs. Les Congolais pourraient retrouver leur dignité perdue. Cependant, compte tenu des intérêts divergents des belligérants, la RDC demeure sous la menace d’un nouvel embrasement. Outre la restauration de l’intégrité territoriale et le rétablissement de son autorité sur l’ensemble du territoire, l’État devrait remettre en marche l’appareil économique et social. Dans des villages, la situation est grave, surtout pour les personnes du troisième âge. Des milliers sont à l’agonie, en train de mourir à cause de la famine ou du manque de soins.

Militaires, réfléchissez !
Je crois que les militaires ne devraient plus obéir aveuglément aux ordres des politiciens. Ils devraient discuter avec eux de l’opportunité de la guerre, de son urgence, de ses risques. Regardez ce qui se passe en Irak : on fait la guerre sur la base de rapports falsifiés et mensongers. Résultats : l’insécurité, la débandade et la gabegie sont totales. Des soldats risquent à tout moment de perdre la vie, avec ce que cela entraîne comme conséquences : drames familiaux (des veuves et des orphelins), handicaps…
Les temps changent, je pense que les mentalités devraient changer aussi. La démocratie devrait concerner aussi les armées. De cette façon, des conflits meurtriers et ravageurs seraient évités et des pertes humaines inutiles épargnées.

Modèles
d’éducation
Je suis médecin, pédiatre. Je lis votre journal depuis toujours. Je le trouve sérieux, honnête, informateur. Il se métamorphose positivement avec le temps. C’est pour ces raisons que je le conseille à mes patients et que je le mets à disposition dans la salle d’attente de mon cabinet.
Permettez-moi de réagir à un fait d’actualité : j’ai appris avec amertume, douleur, tristesse et indignation que la Suède a adopté une loi permettant aux homosexuels d’adopter un enfant. Je suis contre une telle loi. Parce qu’un enfant a besoin, pour son développement harmonieux, d’un « modèle » masculin et d’un « modèle » féminin pour bâtir et forger sa propre personnalité. Obliger un enfant à être élevé exclusivement par deux « modèles » masculins (ou féminins) est contre nature, contre la vie et tout simplement contre la Charte internationale des droits de l’enfant, qui stipule que l’enfant a le « droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux, dans la mesure du possible ».

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