Fin de l’aventure argentine du sud-africain Standard Bank
Standard Bank Group, premier groupe bancaire africain, cède pour 181 millions de dollars le reliquat de sa participation dans ICBC Argentina à son partenaire chinois ICBC, et boucle ainsi un recentrage sur l’Afrique entamé en 2011.
Standard Bank Group va exercer son option de vente sur ses parts (20 %) au capital de ICBC Argentina en faveur de l’Industrial and Commercial Bank of China (ICBC ; 4000 milliards de dollars d’actifs à la fin 2018). L’opération représente une valeur de 180,75 millions de dollars.
En 2011, Standard Bank Group avait déjà cédé 80 % de la banque argentine – cinquième opérateur privé de ce pays d’Amérique latine selon l’agence Moody’s- pour 600 millions de dollars à ICBC, avec laquelle le lie un partenariat capitalistique et stratégique. En 2007, le colosse chinois a investi 5,46 milliards de dollars pour racheter 20 % de la première banque du continent africain (147 milliards de dollars d’actifs à la fin 2018).
Standard Bank Group avait pénétré le marché argentin en rachetant Bank Boston Argentina dans le cadre d’une vague d’expansion internationale, qui a vu le leader sud-africain s’installer également en Turquie et en Russie. Au tournant de cette décennie, le groupe a toutefois recentré ses activités sur le continent, allégeant peu à peu son portefeuille non-africain. « Depuis le changement de contrôle, ICBC Argentina s’est très bien comportée sur le plan financier. Toutefois, l’Argentine reste en dehors de la stratégie du groupe en termes de géographie et il y a peu de chevauchement dans les bases de clientèle » de Standard Bank et de la banque argentine, a indiqué le 08 août le groupe dirigé par Sim Tshabalala.
Du capital à investir en Afrique
L’option de vente conclue entre Standard Bank et ICBC en 2011 expire à la fin novembre 2019. Standard Bank l’exerce toutefois dans un contexte de très forte volatilité macroéconomique et financière en Argentine, où suite aux résultats des primaires présidentielles du 11 août, défavorable au président sortant, le peso a cédé 22 % face au dollar américain.
Cette cession « libère du capital que le conglomérat financier sud-africain pourra investir dans ses activités bancaires en Afrique », estiment Ceres Lisboa et Akin Majekodunmi de l’agence Moody’s, qui rappellent que « le chiffre d’affaires des activités africaines de Standard Bank Group en dehors de l’Afrique du Sud a progressé plus rapidement que celui de sa principale société opérationnelle The Standard Bank of South Africa Limited ».
Selon l’agence de notation, à la fin juin 2019, « le reste du continent représentait 23 % de valeur d’actif net du Standard Bank Group contre 18 % en 2016 ». Fin 2018, 31 % des bénéfices ordinaires du groupe, contre 28 % en 2017, étaient africains, avec comme premiers contributeurs l’Angola, le Ghana et le Mozambique, Nigeria et Ouganda. Présent dans 19 pays africains, Standard Bank Group est également implanté en Côte d’Ivoire, au Kenya et en RDC. Le rendement des fonds propres de ces opérations africaines étaient de 24 % en 2018, en progression de deux points sur un an, contre 18,8 % en Afrique du Sud.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan