Modernisation en trompe l’il

Publié le 23 février 2004 Lecture : 1 minute.

La Banque mondiale a jeté un pavé dans la mare… russe. Contrairement à l’opinion répandue, ses rapports ne portent pas seulement sur les pays pauvres, mais épinglent aussi les pays du Nord. Mais ces documents sont moins médiatisés…
Ainsi du rapport sur la Russie, publié le 18 février (24 pages), qui remet en question les statistiques officielles et les conclusions qu’en tire le gouvernement de Vladimir Poutine sur la « modernisation économique » du pays. Pour Moscou, l’économie russe n’est pas comparable à celle de l’Arabie saoudite. La Banque mondiale, elle, pense le contraire et conteste, preuve à l’appui, la validité des statistiques officielles. Selon Goskomstat, le secteur du pétrole et gaz contribue à hauteur de 9 % au Produit intérieur brut (PIB). Faux ! répond l’institution financière : la part exacte est de 25 %. Explication : la « technique » russe impute une partie de la valeur ajoutée du secteur productif aux services. En rétablissant les comptes, la part des « services », qui atteignait, comme dans les économies modernes, 60 % ou plus du PIB, retombe à 53 %.
La structure de l’économie russe est en vérité proche de celle de l’Arabie saoudite. Toutes les deux sont fortement dépendantes des hydrocarbures, qui assurent 80 % à 90 % de leurs recettes d’exportation. Pour la Banque mondiale, cette dépendance fragilise la Russie. Avec la hausse du prix de l’or noir, le pays a engrangé, en 2003, 55 milliards de dollars de recettes, soit 15 milliards de plus qu’en 2002, devenant le deuxième exportateur mondial, derrière l’Arabie saoudite (74 milliards de dollars avec une progression de 20 milliards).

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires