Soudan : signature de l’accord de transition entre civils et militaires

Les meneurs de la contestation et les militaires au pouvoir ont signé samedi l’accord qui ouvre la voie à un transfert du pouvoir aux civils. Un nouveau gouvernement devrait être désigné le 28 août prochain.

Des manifestants célèbrent la signature d’un accord entre le pouvoir civil et militaire, le 17 août 2019. © Mahmoud Hjaj/AP/SIPA

Des manifestants célèbrent la signature d’un accord entre le pouvoir civil et militaire, le 17 août 2019. © Mahmoud Hjaj/AP/SIPA

Publié le 17 août 2019 Lecture : 2 minutes.

L’accord a été signé par Mohammed Hamdan Daglo, numéro deux du Conseil militaire, et Ahmed Al-Rabie, représentant de l’Alliance pour la Liberté et le Changement (ALC), fer de lance de la contestation, en présence de chefs d’Etats, de Premiers ministres et d’autres dignitaires étrangers.

La signature des documents définissant les 39 mois de transition à venir a eu lieu lors d’une cérémonie à Khartoum, sur les rives du Nil.

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A présent, la composition du Conseil souverain chargé de mener la transition, qui doit comporter 11 membres (six civils et cinq militaires), doit suivre dimanche, et celle du gouvernement le 28 août.

Médiation

L’accord conclu début août a mis fin à près de huit mois d’un mouvement de contestation inédit qui a mené le 11 avril à la chute du président Omar el-Béchir, resté 30 ans au pouvoir, avant de se retourner contre le Conseil militaire de transition ayant pris sa succession.

Conclu à la faveur d’une médiation de l’Ethiopie et de l’Union africaine, cet accord a été accueilli avec soulagement des deux côtés, les manifestants célébrant la victoire de leur « révolution » et les généraux s’attribuant le mérite d’avoir évité une guerre civile.

L’une des premières conséquences de l’accord devrait être la levée de la suspension du Soudan de l’UA, décidée en juin.

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Des dignitaires africains ont assisté à la cérémonie, comme le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, figure de la médiation, et le président de la commission de l’UA, Moussa Faki. Ce dernier a qualifié la signature de l’accord de « réussite historique (…) de la volonté nationale ».

Les ministres d’Etat saoudien et émirati des Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir et Anwar Gargash, et le Premier ministre égyptien Moustafa Madbouli étaient aussi présents.

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Le général Mohammed Ali Ibrahim, membre du Conseil militaire, a dit vendredi que la signature rouvrirait « la porte aux relations internationales du Soudan ».

Nouveau Premier ministre

Après la désignation des membres du conseil souverain, la nouvelle instance devra confirmer mardi le nom du Premier ministre : Abdallah Hamdok, un ex-économiste de l’ONU, a été choisi dès jeudi par la contestation.

Beaucoup de Soudanais et d’observateurs doutent encore de la capacité des institutions de transition à limiter le pouvoir de l’élite militaire.

Si ceux-ci sont minoritaires au sein du Conseil souverain, il sera d’abord dirigé par un général pendant 21 mois. Et les généraux choisiront les ministres de l’Intérieur et de la Défense.

Le jour de la signature devait être celui de l’ouverture du procès de l’ex-président Béchir, inculpé pour corruption, mais elle a été repoussée sine die.

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