Algérie : l’armée doit négocier une transition comme les généraux soudanais, selon le FFS algérien

Le Front des forces socialistes (FFS) algérien, doyen des partis d’opposition, a appelé lundi les autorités et l’armée algériennes à s’inspirer de l’exemple soudanais et ouvrir des négociations sur une « transition démocratique » pour résoudre la crise politique en Algérie.

Des manifestants devant des camions de police à Alger, vendredi 28 juin 2019. © Toufik Doudou/AP/SIPA

Des manifestants devant des camions de police à Alger, vendredi 28 juin 2019. © Toufik Doudou/AP/SIPA

Publié le 20 août 2019 Lecture : 2 minutes.

À Khartoum, les militaires au pouvoir et les meneurs de 8 mois de contestation massive ayant abouti en avril à la destitution du président Omar el Béchir, au pouvoir depuis 1989, ont signé samedi un accord organisant une période de transition et ouvrant la voie à un transfert du pouvoir aux civils.

En Algérie, le « Hirak », mouvement de contestation déclenché le 22 février a chassé Abdelaziz Bouteflika de la tête de l’État qu’il occupait depuis 1999.

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Mais il continue de réclamer le démantèlement des institutions héritées de l’ancien président aux profit d’institutions de transition. Une revendication catégoriquement rejetée par le pouvoir, toujours aux mains d’anciens fidèles du président déchu.

« L’exemple soudanais devrait inspirer les tenants du pouvoir réel en Algérie et les inciter à ouvrir un dialogue sérieux, inclusif, transparent et sans préalables, pour une transition démocratique effective », estime le FFS dans un communiqué reçu par l’AFP à Alger.

Par « pouvoir réel », le FFS désigne le haut commandement de l’armée algérienne, longtemps véritable organe de décision en Algérie et revenu aux commandes depuis la démission le 2 avril du président Bouteflika qui avait affaibli son influence.

« Mesures d’apaisement »

Pour sortir de la crise, le pouvoir algérien a lancé un « dialogue » limité aux seules modalités d’organisation d’une présidentielle devant élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, un scrutin refusé par le « Hirak » qui craint des fraudes et ne serve qu’à maintenir le « système » en place.

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Le FFS réclame aussi des « mesures d’apaisement nécessaires à la réussite d’un tel dialogue comme la libération des détenus d’opinion et le respect des libertés d’expression, de réunion et de manifestation », des mesures également réclamées par le Hirak et rejetées par le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, véritable homme fort du pays.

Le parti, fondé en 1963, « rend hommage au peuple soudanais, à sa classe politique et à sa société civile » dont la « mobilisation et les sacrifices ont réussi à infléchir la junte militaire, qui refusait toute transition et tout transfert de pouvoir aux civils » et permet d’ »entrevoir un début de solution à sa crise politique ».

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