Abderrazak el-Mossadeq

Ministre marocain des Affaires économiques

Publié le 23 février 2004 Lecture : 3 minutes.

Homme de convictions, Abderrazak el-Mossadeq est aussi un libéral affiché. Au début des années 1980, il est ainsi l’un des tout premiers responsables de l’administration chérifienne – avec Hassan Abouyoub, aujourd’hui ambassadeur du Maroc à Paris – à plaider pour une ouverture franche de l’économie.
À l’époque, l’économie marocaine était entrée dans une sévère zone de turbulences. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international étaient venus à son chevet, lui administrant une succession de plans d’ajustement structurel. Grâce à un travail de fond, le processus d’ouverture de l’économie marocaine – qui a atteint sa vitesse de croisière au cours des années 1990 – est aujourd’hui sur les rails.
Un processus irréversible certes, que les Marocains souhaitent renforcer. Tel était en tout cas l’un des messages forts qu’Abderrazak el-Mossadeq souhaitait délivrer en rendant visite à la rédaction de Jeune Afrique/l’intelligent, le mardi 10 février, en compagnie de Hassan Bernoussi, le patron de la direction des investissements extérieurs, et de son assistante Leila Sbiti.
Il est vrai que pour accompagner la modernisation de l’économie chérifienne Rabat veut attirer un nombre croissant d’opérateurs internationaux. Et profiter des bons résultats engrangés depuis 1999, avec, en moyenne, près de 1 milliard de dollars d’investissements étrangers par an. Un montant dû en grande partie à la cession de deux mastodontes locaux : Maroc Télécom, dont 35 % du capital ont été vendus à Vivendi pour 2,3 milliards d’euros, et la Régie des tabacs cédée au groupe franco-espagnol Altadis pour 1,29 milliard de dollars.

Chargé aujourd’hui de mettre en musique la stratégie économique du gouvernement que dirige Driss Jettou, Mossadeq dispose de plusieurs atouts. Le premier, et de loin le plus important, est sa connaissance en profondeur des arcanes de l’administration marocaine, car il a effectué toute sa carrière au service de l’État. Ce diplômé en mathématiques des universités de Rabat et de Grenoble – il est aussi ingénieur statisticien économiste, lauréat de l’École nationale de la statistique et de l’administration économique (Ensae-Paris) -, né en 1948 à Kénitra, a entamé son parcours à l’Office national de l’eau potable, avant de rejoindre les services du Premier ministre (1974-1980). Une première expérience concluante qui le conduit à intégrer le département de l’industrie et du commerce où il passera plus d’une décennie au moment même où la libéralisation bat son plein. Le Maroc est alors impliqué dans plusieurs grandes négociations internationales, dont celles du Gatt (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce), qui aboutiront à la création de l’Organisation mondiale du commerce, en 1994, à Marrakech. Mossadeq est alors en première ligne en tant que secrétaire général du ministère du Commerce et de l’Industrie, poste qu’il occupera jusqu’en 1997. Cette année-là, il franchit un nouveau palier en étant promu secrétaire d’État auprès du ministre des Finances chargé du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat.

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Le gouvernement est alors à la recherche de la perle rare qui mette de l’ordre dans l’une des administrations les plus sclérosées et les plus corrompues du royaume : les douanes. Ce sera Abderrazak el-Mossadeq. En l’espace de quatre ans (1998-2002), il en fait l’une des plus belles réussites du gouvernement d’alternance. Les Marocains, ébahis, se retrouvent face à une administration totalement relookée, informatisée, et, surtout, extrêmement réactive. Plus besoin d’attendre des lustres pour débloquer ses marchandises, à l’importation comme à l’exportation, toutes les démarches ayant été simplifiées et les délais d’attente considérablement réduits. Au point que la Banque mondiale a récemment classé les douanes marocaines parmi les administrations les plus performantes dans le monde.
Un satisfecit qui constitue l’une des plus belles fiertés de Si Abderrazak, comme l’appellent ses plus proches collaborateurs au sein du ministère stratégique qu’il dirige depuis novembre 2002 – les Affaires économiques et générales, et la Mise à niveau de l’économie.

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