Une si coûteuse virée

Le voyage de la vice-présidente à Abou Dhabi fait scandale.

Publié le 25 janvier 2006 Lecture : 1 minute.

La vice-présidente sud-africaine aurait-elle hérité de certains travers de son prédécesseur, Jacob Zuma, limogé en juin 2005 ? Le quotidien afrikaans Beeld a dévoilé, le 10 janvier dernier, que Phumzile Mlambo-Ngcuka, ancienne ministre des Mines et de l’Énergie, s’est rendue à Abou Dhabi, du 27 au 31 décembre, pour y faire du shopping. Rien d’illégal a priori, mais les contribuables regrettent qu’elle n’ait pas choisi de s’y rendre par un vol régulier à 4 000 euros la place et lui ait préféré un voyage sur un Falcon 900 des forces armées, dont l’utilisation aura coûté près de 95 000 euros…
La vice-présidente était accompagnée de son mari et de leurs deux enfants, de l’épouse du ministre du Développement social, Thuthukile Mazibuko-Skweyiya, ainsi que des deux enfants de sa secrétaire. Malgré les explications embarrassées de la présidence, certains estiment que l’Executive Members Ethics Act, qui fixe les règles d’éthique pour les membres du gouvernement, a été bafoué. Deux partis d’opposition, l’Alliance démocratique et le Front pour la liberté, viennent d’exiger du président Thabo Mbeki qu’il déclenche une enquête. Ils ont également saisi la commission parlementaire des finances afin qu’elle détermine si la loi sur les dépenses publiques a été violée. Enfin, le médiateur de la République, Lawrence Mushwana, a été invité à lancer une investigation sur les intérêts convergents de Mme Mazibuko-Skweyiya et du mari de la vice-présidente, Bulelani Ngcuka, tous deux dans les affaires. Curieusement, le second n’est autre que l’ancien procureur national à l’origine de l’enquête pour corruption visant Jacob Zuma… C’est la troisième fois en quatre ans que Phumzile Mlambo-Ngcuka est dans la ligne de mire pour une affaire de ce type.

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