Une guerre dont l’Amérique pourrait être fière

Publié le 25 janvier 2006 Lecture : 2 minutes.

Il faut faire la guerre à la pauvreté dans le monde, et je suggère qu’elle s’exerce dans trois domaines qui pourraient stimuler l’imagination du public et, en même temps, susciter son adhésion.

1. Éradiquer le paludisme
Chaque année, le paludisme tue près de 2 millions de personnes, dont un grand nombre d’enfants, ce qui handicape la croissance économique en Afrique. Pourtant, diverses expériences ont montré qu’il est parfaitement possible de venir à bout de ce fléau, grâce à des moustiquaires imprégnées d’insecticide et à des médicaments peu coûteux.
2. Diviser par deux le taux de mortalité maternelle
Plus d’un demi-million de femmes meurent chaque année pendant leur grossesse ou au moment de l’accouchement. Un nombre beaucoup plus important souffrent de complications après les couches – de fistules, par exemple. Des pays comme le Honduras ou le Sri Lanka nous ont montré comment réduire la mortalité maternelle. Ce qui manque, c’est la volonté de le faire.
3. Investir dans l’éducation des filles
Une femme qui sait lire et écrire obtient nécessairement un meilleur emploi, elle a moins d’enfants, et ils sont en meilleure santé. Elle apprend également à protester contre les injustices et à défendre la condition féminine.

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Quelques excellentes associations s’attaquent déjà à ces problèmes. TamTam Africa combat le paludisme. Averting Maternal Death and Disability (AMDD) sauve des mères. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Unicef gèrent un imposant dispositif de soutien scolaire qui permet aux jeunes filles de prolonger leur scolarité. Mais ce ne sont là que des gouttes d’eau dans l’océan ?de ce qu’il faudrait faire.
À coup sûr, le véritable remède à la pauvreté n’est pas l’aumône, mais la croissance économique. Ce qui caractérise les pays africains qui fonctionnent bien, comme le Botswana, le Rwanda ou Maurice, c’est la bonne gouvernance, qui favorise la croissance. Voilà pourquoi il est également fondamental d’inciter les dirigeants africains à développer leurs marchés, leurs échanges commerciaux et leurs investissements. Et de débarquer des bandits comme Robert Mugabe.
Si le président George W. Bush décidait de s’engager à fond dans la lutte contre la pauvreté, je crois que le peuple américain le suivrait avec enthousiasme. Laura Bush, qui a déjà montré son intérêt pour la condition des femmes dans le monde en développement, pourrait grandement y aider. De même que John Kennedy a redoré l’image internationale de l’Amérique quand il a créé le Corps de la paix et l’Alliance pour le progrès, nous pourrions aujourd’hui rehausser l’éclat de notre réputation à travers le monde.
Pour cela, il nous faut un vrai chef. Bush laisserait un héritage fabuleux – encore plus fabuleux pour les pauvres – s’il s’assignait la mission de lancer une guerre totale contre la pauvreté. Une guerre appuyée par les États-Unis que le monde entier saluerait par un tonnerre d’applaudissements.

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