Comores : les proches de l’ex-président Ahmed Abdallah Sambi plaident pour son évacuation sanitaire
Une polémique se développe aux Comores autour de la santé de l’ex-président Ahmed Abdallah Sambi, principal opposant du président Azali Assoumani, emprisonné depuis plus d’un an et dont les proches tentent d’obtenir une évacuation sanitaire.
![Ahmed Abdallah Sambi ancien président des Comores. © UN Photo/Marco Castro](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2018/08/24/26107hr_.jpg)
Ahmed Abdallah Sambi ancien président des Comores. © UN Photo/Marco Castro
L’avocat de l’ex-président âgé de 62 ans tente depuis trois semaines d’obtenir une évacuation sanitaire d’urgence pour son client, mais « c’est le statu quo et, lorsqu’un malade n’est pas soigné, son état empire forcément », déplore Me Mahamoudou Ahamada. L’ancien président (2006-2011) est accusé de corruption et détournement de biens publics dans un scandale de vente de passeports comoriens à des apatrides du Golfe.
« Il est peut-être malade mais ils en font un peu trop », note sous couvert d’anonymat un magistrat à propos des proches de l’ancien président. « Cette demande d’évacuation à l’étranger ressemble à un moyen d’échapper à la justice », souligne-t-il.
Le porte-parole du gouvernement Ali Houmed Msaidié rappelle que Ahmed Abdallah Sambi est gardé dans sa résidence et jouit d’avantages (médecin personnel, cuisinier, etc.) dont ne bénéficient pas les autres prisonniers. « Le sort de Sambi est entre les mains du chef de l’État », a récemment déclaré le ministre de la justice Mohamed Housseine, créant l’embarras au sein du gouvernement.
Prisonnier encombrant
Le procureur de la République assure que « l’ancien président ne présente pas de signes de détresse pouvant mettre en jeu le pronostic vital immédiat. Il doit poursuivre son traitement », a ajouté Mohamed Abdou, après une visite médicale ordonnée par le parquet.
Détenu depuis plus d’un an sans jugement malgré le dépassement du délai légal (huit mois) d’une détention provisoire, l’ex-président, leader du parti Juwa (Soleil) est devenu un prisonnier encombrant.
« On dit qu’il est à l’agonie, je n’exclus pas une guerre civile si Ahmed Abdallah Sambi devait mourir en prison », a pour sa part averti l’ancien ministre des Affaires étrangères Said Hassane Said Hachime au cours d’une rencontre de notables réunis pour alerter sur l’état de santé de l’ex-président.
Si son appel au chef de l’État pour libérer l’ex-président est resté sans effet, le gouvernement n’écarte pas l’option d’une évacuation sanitaire « s’il s’avère que le cas l’exige », a affirmé son porte-parole.
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