Que la fête commence !

Publié le 25 janvier 2006 Lecture : 2 minutes.

On n’avait jamais vu ça rue de Valois, sous les lambris dorés du ministère de la Culture qui surplombent, à Paris, les jardins du Palais-Royal : une foule compacte, colmatant très vite tous les espaces du Grand Salon, où quelques privilégiés se disputaient les rares sièges, envahissant le vaste escalier de pierre et s’entassant même, par les couloirs, dans les bureaux avoisinants jusqu’à ce que les collaborateurs de Renaud Donnedieu de Vabres demandent au service de sécurité de fermer les portes du ministère
Qu’y avait-il à l’origine d’un tel remue-ménage ? Dans la cohue, la haute silhouette du président Abdou Diouf s’efforçant de s’ouvrir la voie dans une forêt de cameramen et de photographes pour rejoindre la tribune où l’attendaient, outre le ministre français de la Culture, celui de l’Éducation nationale et la ministre déléguée à la Coopération, en compagnie d’Olivier Poivre d’Arvor, directeur de l’Association française d’action artistique (Afaa), de Patrick de Carolis, PDG du groupe France Télévisions, ainsi que de nombreuses autres personnalités, prouvait qu’à l’évidence ce joyeux tumulte provenait d’une manifestation officielle.
Le festival francophone en France – francofffonies ! – est lancé. Et, s’il l’on en croit le succès de cette conférence de presse « décoiffante », on n’a pas fini d’en entendre parler. Il est vrai que le programme, rapidement présenté par Monique Veaute, commissaire générale de la manifestation, a de quoi impressionner. Comme Jacques Chirac l’avait rappelé la veille, à l’Élysée, en mesurant le chemin parcouru depuis son initiative d’octobre 2002 lors du Sommet de la Francophonie de Beyrouth, « artistes, cinéastes, créateurs, intellectuels, scientifiques ou entrepreneurs, pendant sept mois (de mars à octobre 2006), ce sont plus de deux mille personnalités du monde entier qui viendront à la rencontre du grand public français ».
Une rencontre qui se pose en manière de défi : en invitant à cette « grande fête des dits et des écrits, des gestes et des couleurs, échappés aux frontières des peaux et des drapeaux » tous ceux qui partagent, outre une langue, des valeurs communes et un même rapport au monde, la Francophonie veut s’extraire des officines où on l’a trop souvent confinée. Faire entendre sa voix et ses singularités dans un monde dont la « globalisation » menace la diversité. Donner aux peuples francophones l’occasion de se retrouver pour applaudir la richesse et la vitalité de leurs cultures sans éluder les sujets qui les ont trop souvent séparés. Bref, mettre la Francophonie à l’épreuve de la rue.

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