Prolifiques Françaises

Publié le 25 janvier 2006 Lecture : 1 minute.

Un peu partout dans le monde, à l’exception notable de l’Afrique subsaharienne, la croissance démographique connaît un net ralentissement depuis ces dernières décennies. À un point tel que, désormais, ce n’est plus le surpeuplement de la planète qui nourrit les inquiétudes, mais le vieillissement de l’humanité. Celui-ci tient certes à l’allongement de la durée de vie, mais plus encore à une baisse importante de la natalité.
Or voilà que la France, dont on ne cesse de clamer le déclin, affiche d’année en année une vitalité démographique insolente. Selon les données du recensement effectué en 2005 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), sa population a augmenté de 367 600 personnes l’an dernier, pour s’établir (départements et territoires d’outre-mer compris) à 62,9 millions d’habitants au 1er janvier 2006. L’immigration expliquerait-elle cette hausse ? Pas vraiment, puisque le solde migratoire de 2005 (97 500 personnes) était en recul par rapport aux années précédentes. En revanche, la natalité a continué à progresser : 807 400 naissances et un indice synthétique de fécondité de 1,94 enfant par femme.
Le niveau de ce dernier indicateur ne laisse pas d’étonner. Tombé à environ 1,7 au milieu des années 1990, il n’a cessé de remonter depuis pour retrouver son niveau de 1980. Ce qui place la France au deuxième rang de toute l’Europe, derrière l’Irlande (2,0), mais bien devant l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne (1,3 chacune), ou encore de la Russie (1,4). On pourrait presque imaginer qu’à ce rythme elle rejoindra un jour la Tunisie (2,1), voire l’Algérie (2,4)… Le seul des autres grands pays européens à soutenir la comparaison est le Royaume-Uni, avec un indice de 1,7.
À quoi tient cette exception française ? Essentiellement à une politique sociale exemplaire : allocations familiales, avantages fiscaux pour les parents, scolarisation précoce (100 % des enfants à l’âge de 3 ans), soit autant d’incitations étatiques en faveur de la natalité.
Résultat, alors que la population de l’Union européenne dans son ensemble devrait baisser à partir de 2025, celle de la France continuera à croître, pour atteindre environ 70 millions d’habitants en 2050.

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