Paludisme : attention à l’artémisinine
Le Dr Lee Jong-wook, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), invite les laboratoires pharmaceutiques qui fabriquent des médicaments antipaludéens à base d’artémisinine en monothérapie à cesser cette production et à n’utiliser la substance qu’en combinaisons thérapeutiques (ACT).
L’artémisinine est tirée de l’agent actif de l’Artemisia annua, une plante qui poussait en Chine, à l’origine. Dans le Coartem mis au point par Novartis, elle est associée avec de la luméfantrine. Dans le Coarsucam que prépare Sanofi Aventis, elle est associée avec de l’amodiaquine. Jusqu’à présent, les ACT se sont montrés efficaces à 95 % contre le Plasmodium falciparum, et aucune résistance n’est apparue. L’OMS craint que l’utilisation de l’artémisinine en monothérapie n’entraîne une résistance du parasite, ce qui est arrivé à d’autres médicaments tels que la chloroquine ou la sulfadoxine-pyriméthamine. ?« Si nous perdions les ACT, dit le Dr Arara Kochi, nouveau directeur du département paludisme à l’OMS, nous n’aurions plus de remèdes contre le paludisme, et il nous faudrait dix ans pour en trouver un nouveau. »
Une vingtaine de firmes utilisent actuellement l’artémisinine en monothérapie, principalement en Asie. L’OMS annonce d’autres mesures, en collaboration, notamment avec Interpol et les autorités locales, pour vérifier l’utilisation des ACT. On estime que 25 % des médicaments vendus en Afrique et en Asie – et même 50 % dans certains pays – sont des contrefaçons ou bien ne sont pas conformes aux normes.
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