La France va-t-elle si mal que ça ?

Publié le 24 janvier 2006 Lecture : 2 minutes.

Son livre avait fait grand bruit en 2003-2004. Nicolas Baverez, l’auteur de La France qui tombe (Perrin), récidive avec Nouveau monde. Vieille France (même éditeur), dans lequel il revient sur les difficultés que connaît l’Hexagone à s’adapter aux nouvelles réalités internationales.
Entretemps, Baverez a fait des émules et les ouvrages consacrés au supposé déclin de la France ?se multiplient. Dans ?La France injuste (Autrement), le Canadien Timothy B. Smith s’attaque au modèle social français qui, selon lui, fabrique et accroît les inégalités. C’est l’échec de ce fameux modèle qu’analysent également Guillaume Duval (La Préférence française pour l’inégalité, La Découverte) et Hacène Belmessous (France, terre d’apartheid social, L’Atalante).
Les élites sont dans la ligne de mire des essayistes. Pour Emmanuel Lemieux (Le Krach des élites, Bourin) comme pour Jean Brousse et Nathalie Brion (L’Agonie des élites. La France qui décroche, La Table Ronde), le verdict est sans appel. Dans Le Crépuscule des petits dieux (Grasset), Alain Minc, lui, prédit la disparition de la classe dirigeante traditionnelle au profit de nouvelles figures plus en phase avec l’opinion publique.
Selon Jacques Julliard, célèbre éditorialiste du Nouvel Observateur (Le Malheur français, Flammarion), le pays souffre de schizophrénie. Diagnostic voisin pour l’universitaire Alain-Gérard Slama (Le Siècle de Monsieur Pétain, Perrin), qui souligne les ambivalences de la société qui demande à l’État d’être père et mère à la fois, tandis que, dans La Société contre elle-même (Fayard), le sociologue Roger Sue s’interroge sur le pessimisme ambiant.
Dans ce concert de lamentations, quelques notes plus positives : Ghislaine Ottenheimer relève dans Nos vaches sacrées (Albin Michel) nombre de mouvements innovants et propose des solutions pour « guérir la France sans elles ». Elles ? Les élites, bien entendu.
Quant à Jean-François Kahn, le tonitruant patron de l’hebdomadaire Marianne, il réfute l’idée d’une France qui irait à la catastrophe, soulignant au contraire les raisons d’espérer dans Quand la France s’éveillera (Fayard). Même son de cloche dans La France qui gagne (Odile Jacob), où, en réponse à l’essai précité de Baverez, Nicolas et Guéric Jacquet égrènent les signes encourageants. À un an et demi de la présidentielle de 2007, nul doute que le débat ne fait qu’être lancé.

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