La chasse aux « garimpeiros »

Les autorités ont décidé de reprendre la filière en main, avec pour objectif de réduire l’exploitation clandestine.

Publié le 25 janvier 2006 Lecture : 2 minutes.

L’Angola est le quatrième producteur mondial de diamants, et la qualité du produit du gisement de Catoca (198 millions de carats en réserve d’une valeur de 11 milliards de dollars) est très appréciée par le marché. En effet, plus de 45 % des diamants de Catoca sont destinés à la joaillerie, le reste étant utilisé par l’industrie.
L’exploitation diamantifère a débuté en 1912 et, depuis l’indépendance du pays en 1975, elle a connu des fluctuations au rythme de la guerre civile. En 1980, elle se situait à plus de 1,5 million de carats pour retomber à 270 000 carats en 1986, quand le nord-ouest de l’Angola, où se concentre l’extraction, était tombé entre les mains des rebelles de l’Unita. Cette année-là, la Compagnie du diamant d’Angola (Diamang), dans laquelle De Beers et la Société générale de Belgique étaient actionnaires, fut nationalisée et remplacée par le groupe public Endiama. Mais la poursuite de la guerre civile empêcha tout développement de la filière.
La deuxième source de revenus du pays a vécu trois dates importantes. La première avec la victoire militaire sur l’Unita, en 1998, quand les troupes de Jonas Savimbi ont été chassées du Nord-Ouest. La deuxième coïncide avec la levée des sanctions onusiennes, en 2002, sur l’exploitation du diamant angolais. La troisième, enfin, marque la réconciliation entre Endiama et le géant mondial De Beers, de retour en Angola depuis mai 2005. Ces trois facteurs ont contribué à une croissance de plus de 50 % entre 2000 et 2004.
Autre événement d’importance, l’opération Brihantes au terme de laquelle quelque 300 000 garimpeiros, ces chercheurs de diamants à mains nues, ont été expulsés des mines clandestines manu militari. Plus de 100 000 Congolais (RDC) et près de 200 000 ressortissants d’Afrique de l’Ouest ont été chassés dans des conditions particulièrement brutales, le gouvernement voulant réduire la production informelle et le manque à gagner qu’elle induisait. L’impact ne s’est pas fait attendre puisque la valeur des pierres collectées par les garimpeiros est tombée de 1,2 million de carats en 2003, à 620 000 carats en 2004.
En 2005, la production de diamant, pour le seul secteur formel, devrait engranger pour la première fois plus de 1 milliard de dollars de recettes. Et encore, ce n’est qu’un début. Les potentialités des kimberlites d’Angola n’étant connues qu’à moins de 40 %.

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