La Centrafrique à quitte ou double
En rupture totale avec les institutions financières internationales depuis plus de cinq ans, la Centrafrique passera début février un examen de passage devant le conseil d’administration du FMI, à Washington. Les autorités de Bangui, démocratiquement élues en mai 2005, estiment avoir fait beaucoup d’efforts pour rendre leur dossier enfin présentable. La fonction publique a notamment été dégraissée dans des proportions non négligeables, puisque la masse budgétaire annuelle représentée par ce secteur est passée au cours de l’année 2005 de 40 milliards à 34 milliards de F CFA (de 61 millions à 51,8 millions d’euros). À noter que les salaires des fonctionnaires centrafricains n’ont pas été augmentés depuis vingt-quatre ans, ce qui doit constituer une sorte de record mondial. Dans un pays où les recettes fiscales et douanières ne rapportent à l’État que 3 milliards de F CFA par mois, soit la moitié de ses besoins élémentaires ; où seule une vingtaine de sociétés (sur un total de cinquante) s’acquittent honnêtement de leurs impôts ; et où le service de la dette représente 500 % des exportations, on perçoit bien l’enjeu du rendez-vous de Washington. Au-delà de la reprise des relations entre Bangui et les institutions de Bretton Woods, il s’agit de mettre un terme à l’effarante spirale de régression qui s’est enclenchée au début des années 1980 et a ramené l’intérieur du pays à un niveau de développement nettement inférieur à ce qu’il était lors de l’indépendance, il y a quarante-cinq ans.
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