Centrafrique : l’ancien président du Conseil national de transition empêché de quitter le pays

Alexandre-Ferdinand Nguendet, opposant de l’actuel président centrafricain, a été empêché de quitter la Centrafrique dimanche, alors qu’il devait s’envoler pour la France. Son mouvement dénonce un acharnement politique.

Le président du Conseil national de transition, à Bangui, le 31 août. © Dorothée Thiénot pour Jeune Afrique

Le président du Conseil national de transition, à Bangui, le 31 août. © Dorothée Thiénot pour Jeune Afrique

Publié le 27 août 2019 Lecture : 2 minutes.

Il est 7h du matin dimanche 25 août lorsqu’un conseiller d’Alexandre-Ferdinand Nguendet, ancien président du Conseil national de transition (CNT) et actuel opposant au président centrafricain Touadéra, se présente à l’aéroport pour procéder à l’enregistrement de ce dernier. Alexandre-Ferdinand Nguendet devait embarquer avec sa femme sur un vol de Royal Air Maroc en direction de Toulouse, en France. Mais le commissaire de la police des frontières s’est opposé à l’enregistrement de ce passager.

« Le commissaire a demandé la présentation d’une autorisation de sortie alors que je ne suis même pas placé sous contrôle judiciaire », a déclaré à Jeune Afrique Alexandre-Ferdinand Nguendet.

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« Je sais juste que j’ai été entendu par la justice dans une affaire d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État qui remonte à 2017 et de l’audit de la gestion du CNT mais on ne m’a jamais notifié une interdiction de sortie ni un quelconque contrôle judiciaire », a-t-il expliqué.

Poursuivi pour détournement

Alexandre-Ferdinand Nguendet a dirigé le CNT de 2013 à 2016. Suite au rapport de la Cour des comptes publié mi-août qui a épinglé la gestion du parlement centrafricain, « il a fait l’objet d’une poursuite judiciaire pour un détournement de près de trois milliards de F CFA », a indiqué Flavien Mbata, ministre centrafricain de la Justice, contacté par Jeune Afrique. « Il est inculpé et placé sous contrôle judiciaire. Il le savait très bien mais il a voulu quitter le pays en douce”, a-t-il fait valoir. Le ministre de la Justice affirme que son placement sous contrôle judiciaire lui a bien été notifié.

Du côté de l’opposition, cette interdiction de sortie passe très mal. « C’est une décision arbitraire. Il (Nguendet) n’est pas sous contrôle judiciaire mais fait plutôt l’objet d’une information judiciaire ouverte à son encontre. Il jouit donc de toutes ses libertés », a dénoncé Gervais Lakosso, coordonnateur du Groupe de travail de la société civile et un des leaders du mouvement politique E zingo biani.

Pour lui, « c’est un abus d’autorité dont le but est de fragiliser un adversaire politique ». Alexandre-Ferdinand Nguendet est membre du mouvement E zingo biani, une plateforme regroupant des leaders politiques et de la société civile, opposants au président centrafricain Faustin-Archange Touadéra. Mais pour le ministre centrafricain de la Justice, « cette affaire n’a rien de politique. C’est vraiment une affaire de droit commun ».

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