RDC : Martin Fayulu relance les hostilités contre Félix Tshisekedi et le « gouvernement Kabila »
Martin Fayulu, qui revendique la victoire à l’élection présidentielle en RDC, a dénoncé l’omniprésence des membres du camp de Joseph Kabila au sein du gouvernement de coalition annoncé lundi.
Sa dernière prise de parole publique remonte à la fin du mois de juillet dernier, à Lubumbashi, lors du presidium de Lamuka. Visiblement lassé par l’inaction de la coalition Lamuka qui a porté sa candidature à la présidentielle, Fayulu a repris sa casquette de coordonnateur de la Dynamique pour l’unité d’action de l’opposition, regroupement au nom duquel il s’est porté candidat président de la République. Il a par la même occasion changé le nom de sa formation en « Dynamique pour la vérité des urnes », à l’issue d’une convention, mardi 27 août.
Toujours aussi radical dans son langage et dans son engagement, Martin Fayulu, qui revendique la victoire à l’élection présidentielle, insiste : la vérité doit être rétablie sur les scrutins organisés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) en décembre 2018. « Le peuple veut montrer que c’est lui qui est souverain et nous, nous devons suivre le peuple. Nous allons continuer le combat pour que la volonté du peuple soit respectée, » a-t-il lancé mardi.
Nouvelle stratégie face à l’inaction de Lamuka
Le nouveau nom de la plateforme de Martin Fayulu apparaît telle une réaction à la stratégie de Lamuka. Les poids lourds de la coalition qui a soutenu la candidature de Martin Fayula, a l’instar de Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi, ont déclaré avoir tourné la page de la contestation, tout en continuant de revendiquer la victoire de leur poulain.
Martin Fayulu, juge ainsi que depuis la transformation de Lamuka en plateforme politique, cette dernière a fait preuve d’un certain immobilisme. Aucune action n’a été entreprise contre le pouvoir en place, estime-t-il. Une attitude qui « énerve Fayulu », nous confie un proche de celui-ci.
« Chasser Kabila »
Et pour redonner vie à une opposition qui semble épuisée et en manque d’inspiration, Martin Fayulu veut relancer la lutte pour, dit-il, parvenir à une « vraie alternance », sans pour autant donner de calendrier. Sa plateforme veut aussi mettre la pression pour que la Ceni publie les détails des résultats de toutes les élections organisées le 30 décembre. Elle menace même de saisir les instances judiciaires compétentes pour l’obliger à s’y conformer.
« Nous devons refaire la lutte pour chasser Kabila, mais il partira, je vous le dis. Comment voulez vous comprendre que huit mois après la prétendue élection de monsieur Tshisekedi, vous n’ayez pas de gouvernement. C’est-à-dire que c’est Kabila qui bloquait » lance Fayulu.
Une opposition désunie
Aussi, Fayulu a critiqué le gouvernement nommé par Félix Tshisekedi. Il dénonce le manque, dit-il, de nouveaux visages. « C’est le gouvernement Kabila, je n’ai jamais réagi à la composition du gouvernement Kabila », crie l’opposant. Et d’ajouter : « C’est Kabila qui continue, et c’est un affront au peuple congolais. Le peuple qui s’est battu et Félix Tshisekedi nous a remis à l’état zéro », a t-il martelé.
L’opposition souffre également de ses propres contradictions quant à la ligne à tenir face au nouveau pouvoir. « Ligne dure de Fayulu, ligne républicaine de Katumbi et la ligne équilibriste de Bemba, tantôt radicale tantôt modérée, fait que cette opposition n’est pas encore en mesure de parler un même langage », analyse Isreal Mutala, observateur de la vie politique congolaise. Ce dernier estime que les éventuels fautes ou scandales de gestion du gouvernement pourraient donner un nouveau souffle à l’opposition.
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