[Tribune] Toni Morrison, immortelle aînée…

Décédée il y a un mois, la lauréate du prix Nobel de littérature en 1993 laisse derrière elle le souvenir d’une inoubliable Dame à la plume galvanisée par la soif de justice et de liberté.

Toni Morrison en avril 1994. © Kathy Willens/AP/SIPA

Toni Morrison en avril 1994. © Kathy Willens/AP/SIPA

Fatou Diome

Publié le 6 septembre 2019 Lecture : 6 minutes.

Révérence ! Adieu, ce n’est jamais radieux, ce mot laisse le blues rancir en bouche. Inoubliable Dame, vigie du féminisme, inlassable avocate des droits de l’homme, révérence !

De Toni Morrison, je retiendrai qu’elle cultivait les plus belles lettres : celles qui nourrissent ceux qui marchent vers le rassemblement pacifiste, où la trinité stellaire, Montesquieu – Kant – Schiller, convoquait déjà la fratrie humaine. Punctus contra punctum se répondent les plumes à travers les siècles, ponctuant le mal, brisant les mortels silences. Quand les injustes imposent bride ou fouet, le chœur des poètes s’élève, s’oppose à tout râle, propose la voie pour des lendemains qui chantent. Et, même si le monde persiste à ignorer l’harmonie, Orphée reconnaît les siens à leur contrepoint.

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