[Édito] Des gouvernements africains en surcharge pondérale
Si la plupart des gouvernements africains comptent un nombre disproportionné de ministres par rapport à leur population et surtout à leurs ressources budgétaires, il ne faut pas oublier que ces États-nations en chantier ont besoin d’une représentativité maximale de toutes leurs composantes.
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François Soudan
Directeur de la rédaction de Jeune Afrique.
Publié le 2 septembre 2019 Lecture : 4 minutes.
«Le gouvernement est le seul vaisseau connu qui coule par le haut », écrivait le célèbre journaliste du New York Times James Reston. Par le bas aussi, parfois. Il suffit de lire les commentaires qui ont suivi l’annonce, le 26 août, après sept mois de gestation douloureuse, de la composition de la nouvelle équipe dirigeante congolaise pour s’en faire une idée : divisé, certes, mais surtout « pléthorique », « obèse » et « ubuesque », ce gouvernement de 67 membres serait menacé de chavirage avant même d’avoir quitté le port, du seul fait de sa surcharge pondérale.
Pourtant, à bien y regarder et si l’on applique la seule règle du ratio nombre d’habitants/nombre de ministres, la République démocratique du Congo figure plutôt dans le peloton de tête des pays africains les plus raisonnables : un membre du gouvernement pour 1,2 million de citoyens. En Afrique centrale, qui bat en ce domaine tous les records, la proportion est de 1 ministre, vice-ministre ou secrétaire d’État pour 52 000 habitants au Gabon, 1 pour 23 000 en Guinée équatoriale et 1 pour… 15 000 dans le petit archipel de São Tomé-et-Principe.
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