La bataille des indépendants

Publié le 23 décembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Elton Oil Company, First Oil, Ben & Co, Sanke Les enseignes des indépendants jalonnent les routes de certains pays africains. Émanations d’hommes d’affaires locaux, elles ont vu le jour au cours des années 1990, profitant des politiques de libéralisation du secteur pétrolier. Leur défi : faire face aux moyens colossaux et à la très dense implantation des réseaux de stations-service des majors internationales.
Au Sénégal, quinze oasis Elton fleurissent dans la capitale et à l’entrée des grandes villes du pays. Spacieuses, luxueuses, elles veulent dépasser le simple cadre de distribution de carburant pour devenir des lieux de vie. Chacune de ces oasis possède un espace Eden’s, où le conducteur fatigué peut prendre un café, manger un morceau, surfer sur Internet Deux ans après sa création, la société a su se faire un nom. L’ambition de Mactar Sarr, le directeur général d’Elton, ancien cadre de Shell, est de casser le monopole symbolisé par le cartel des multinationales en faisant bénéficier les consommateurs sénégalais des effets positifs de la libéralisation de l’énergie. Selon le Centre national des hydrocarbures, la part de marché d’Elton atteignait 9,5 % en août 2003. La compagnie est également présente sur le territoire gambien depuis 2001.
Sur les grands axes camerounais, les conducteurs peuvent désormais s’arrêter à une pompe de la First Oil. Créée en avril 2000, elle est la première compagnie pétrolière à capitaux privés nationaux à s’implanter au Cameroun. Les premiers résultats sont
encourageants. Sa part de marché est passée de 1,1 % au démarrage, en février 2002, à 5,1 % six mois plus tard. L’objectif de First Oil est d’atteindre 10 % fin 2004. Son réseau de stations-service couvre les grandes villes du pays : Yaoundé, Douala, Bafoussam, Garoua, Bertoua et Ngaoundéré. First Oil s’est associée avec le britannique BP pour développer son pôle de vente de lubrifiants.
Le cas du Mali est atypique. À la faveur de la réforme du secteur des produits pétroliers, en 1992, une vingtaine d’entreprises privées et indépendantes se sont lancées pour assurer la distribution d’essence. En 2002, elles se partageaient 60 % du marché, contre seulement 30 % pour les trois multinationales Total, Shell et Mobil. Cette pléthore de sociétés est liée aux conditions d’agrément beaucoup plus douces au Mali
qu’ailleurs. Ainsi, une compagnie peut importer et distribuer de l’essence si elle dispose d’une capacité de stockage de seulement 500 m3 et d’une caution financière de 75 millions de F CFA (114 000 euros). Cependant, la plupart d’entre elles ne gèrent qu’une
poignée de stations-service ou de petits dépôts. Deux sociétés, Sanke et SNF, possèdent le quart du marché de la distribution. Leurs stations-service sont implantées sur tout le territoire malien. Des efforts très sensibles sont apportés à la qualité du service, et les stations sont de plus en plus modernes.

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