Senghor et Césaire en musique

Publié le 23 novembre 2004 Lecture : 1 minute.

L’idée n’est pas nouvelle, mais elle a fait ses preuves. Léo Ferré a interprété avec le bonheur qu’on sait Baudelaire, Aragon et bien d’autres poètes français. Georges Brassens a repris des textes de François Villon, de Paul Fort, de Gustave Nadaud, qu’il a contribué à populariser.
Bernard Ascal n’est ni Ferré ni Brassens, mais, dans Fleuve Atlantique, le compositeur et interprète français nous invite à découvrir, ou redécouvrir, la poésie africaine et antillaise par le biais de la musique, transformant en chansons les textes de onze auteurs francophones. On trouve dans sa sélection des écrivains dont le talent et le succès sont établis comme Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, René Depestre ou Abdellatif
Laâbi, mais aussi d’autres plumes moins connues telles que la Franco-Ivoirienne Véronique Tadjo, l’Ivoirienne Tanella Boni ou le Mauritanien Ousmane Moussa Diagana.
Le choix des titres n’est pas guidé par un thème particulier, mais varie au gré de l’uvre des auteurs. L’esclavage et la colonisation reviennent toutefois fréquemment (« Seigneur Dieu, pardonne », de Senghor, « Un Blanc m’a dit », de David Diop, « Ceux qui
n’ont inventé », d’Aimé Césaire), tandis que la sensualité (« Femme noire », de Senghor ou « Je songe au poète », de Diagana) est très présente.
Les arrangements sobres même les plus jazzy, comme pour « Femme noire » n’étouffent pas les textes et permettent au contraire de les « entendre ». L’auditeur peut aussi se laisser bercer par la musique, tout en étant interpellé par un mot, une phrase, qui lui donnera envie d’aller plus loin
Fleuve Atlantique constitue une bonne entrée en matière pour ceux que la poésie effraie, ou une nouvelle façon de la lire pour les connaisseurs.

Fleuve Atlantique, par Bernard Ascal, Khamsa (distribution EPM/Mélodie)

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