Présidentielle en Tunisie – Abdelfattah Mourou : « Je suis plus ouvert que le noyau dur d’Ennahdha »
Dissensions présumées au sein d’Ennahdha, vision de la fonction présidentielle, premières mesures… Abdelfattah Mourou, le premier candidat du parti islamiste à se présenter à une élection présidentielle, répond aux questions de Jeune Afrique.
Il est rentré tard dans la nuit de Kairouan (Centre) et vient déjà de boucler un premier rendez-vous quand il reçoit Jeune Afrique, ce lundi 26 août en début de matinée. « Je ne peux faire autrement, j’ai le devoir d’honorer mes engagements », lâche Abdelfattah Mourou, candidat du parti à référentiel islamique Ennahdha à la présidentielle.
Il y a un mois, l’actuel président de l’Assemblée par intérim n’imaginait pas être sur la ligne de départ de la course à Carthage. La tenue d’une présidentielle anticipée a inversé le calendrier électoral et précipité sa désignation – alors que sa formation préférait attendre les législatives avant de choisir son challenger. Mais en vieux routier de la politique, l’avocat de 71 ans, réputé pour sa faconde et sa culture, ne s’émeut pas des coups de théâtre et d’un calendrier bousculé. « Depuis la révolution, je ne suis pas resté un seul jour chez moi », jure ce boulimique d’action et d’échanges.
Jeune Afrique : Comment vivez-vous cette période singulière ?
Abdelfattah Mourou : J’ai été surpris d’avoir été coopté, mais cela me donne une responsabilité particulière. Il me faut concilier la confiance dont m’a investi Ennahdha avec mes orientations qui, pour certaines, sont différentes de celles du parti. Cette désignation émanant des bases du mouvement a engendré une dynamique très importante au sein d’Ennahdha, et donné un regain à un sentiment d’unité.
À quoi les divergences au sein du parti tiennent-elles ?
Je suis plus ouvert que le noyau dur de la formation, plus compréhensif sur certaines questions sociétales, moins attaché à l’idéologie et au sectarisme social. Mes positions m’ont valu un temps une hostilité en interne. J’ai été également critique sur le rendement d’Ennahdha au pouvoir, au point de demander au parti de s’en dessaisir, après l’avoir accusé avec conviction d’être responsable de tous les maux.
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